L’illusion de l’or

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2009

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  • 20.500.13089/a1k1
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Aurélie Mounier et al., « L’illusion de l’or », ArcheoSciences


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Au Moyen Âge, les métaux et en particulier l’or, associés dans les peintures murales à certaines couleurs, outre leur rôle iconographique et esthétique, sont porteurs d’une forte charge symbolique en fonction de leur localisation dans l’image. Or, les études récentes de vestiges de dorures dans les peintures murales des édifices religieux ont montré que des feuilles d’étain, à la place d’or, sont identifiées sur la plupart des sites. Une couche de vernis sur la surface de l’étain permettait de lui donner un aspect doré et cette « fausse dorure » était connue de tous les ateliers. Ces techniques sont décrites dans les traités anciens (Théophile, xiie siècle ; Cennini, xive siècle ; Denys, xie siècle).La grande difficulté aujourd’hui est de détecter la présence de ces dorures qui ont disparu lorsque les conditions de conservation ont été défavorables. Grâce à la fluorescence des liants, l’examen sous lumière UV permet de retrouver les zones originellement dorées.Des dorures sur les peintures murales de la chapelle de l’ancien logis abbatial de Moissac (xiie siècle), de l’église de Nogaro (xie siècle) et de la cathédrale de Cahors (xiiie siècle) ont été découvertes (Mounier et al., 2008). L’analyse des prélèvements (stratigraphies, analyses élémentaires par MEB/EDS, des pigments par spectrométrie Raman et les liants par IRTF) réalisés dans ces vestiges de dorure informe sur la technique et les types de métaux utilisés.Pour les historiens d’art, c’est toute une partie de l’interprétation iconographique qui peut être précisée puisque l’application d’une dorure est l’indice d’une hiérarchisation des personnages et/ou d’une volonté de valoriser certains éléments de l’image. Par ailleurs, élargi à l’organisation de l’atelier et la société, l’emploi d’une « fausse dorure » s’explique par des raisons économiques ; autant de facteurs déterminants qui doivent être pris en considération.

In the Middle Ages, metals, and gold in particular, associated in wall paintings with certain pigments and colours, in addition to their iconographic and aesthetic function, also had a strong symbolic meaning related to their localization in the image. Recent studies of traces of mediaeval gildings still present in mural paintings have shown that tin leaves, instead of gold, can be identified in most of the sites. A varnish layer allowed giving them a gold aspect. The use of this ‘false gilding’ was common and well-known by workshops. The techniques pertaining to it are described in ancient treatises.Today, the main issue at stake is to detect traces of gildings which have disappeared when conservation conditions were unfavourable. Examination under UV light allows detection of the originally gilded areas. The gildings in the mural paintings of the chapel in the ancient abbey home of Moissac (12th century AD), the paintings in Nogaro Church (11th century), and on the Cahors Cathedral (13th century) have been discovered according to this procedure. The analyses of samples collected from these gildings provide valuable information about the techniques and the types of metals used. The analyses of micro-samples (stratigraphy, SEM/EDXS, Raman spectrometry for the analysis of pigments and FTIR for the binders) show that a gilding or ‘false gilding’, no longer visible today, was often originally applied.For art historians, this allows clarifying part of the iconographic interpretation, as the application of gilding provides information about the hierarchy of the characters and/or the desire to emphasize certain elements of the representation. Moreover, from the point of view of workshop organization, the use of ‘false gilding’ can be related to economic considerations (or supplying facilities).

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