2016
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Rémy Madinier, « Jokowi, un trublion dans la Reformasi des oligarques », Archipel
Aux yeux de la plupart des observateurs – qu’ils soient indonésiens ou étrangers, journalistes ou universitaires – les élections présidentielles de 2014 en Indonésie, donnèrent lieu à un affrontement homérique opposant des candidats représentant deux versions radicalement différentes d’une même critique de l’évolution politique de l’Archipel. Parvenue au bout de ses contradictions – une démocratie institutionnellement irréprochable mais largement confisquée par un népotisme tout empreint de la culture politique du régime Suharto – la Reformasi semblait prête, en 2014, à s’abandonner aux vertiges du populisme rétrograde qu’incarnait Prabowo Subianto. Cependant, la croissance économique, les acquis de la liberté d’expression et surtout l’émergence, dans le cadre de la décentralisation, d’une génération capable de construire un nouveau lien avec le peuple offrirent, à point nommé, une alternative progressiste à cette désillusion. Joko Widodo dit Jokowi, gouverneur de Jakarta ancien maire de Solo et issu d’un milieu très populaire fut élu, en juillet 2014, septième président de la République d’Indonésie. L’immense espoir soulevé par cette élection a cependant été en partie déçu. Bousculant les habitudes d’une étroite élite politique, Jokowi a du affronter, jusqu’au sein de son propre parti, de puissantes résistances qui l’ont contraint à établir une hiérarchie délicate et contestée dans la mise en œuvre de son programme.