Les savoirs des Boquet

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Entre la fin du xviie siècle et les années 1770, la famille Boquet a occupé une place très importante dans le marché parisien de l’éventail, depuis l’exercice de la tabletterie pour la fabrique des bois, jusqu’au négoce national et international des produits finis. La reconstitution de la généalogie et l’exploitation des actes de la pratique de différents représentants de la dynastie, adossées à la notion de « milieu technique » développée par André Leroi-Gourhan, permettent tout à la fois de montrer que les éventails peuvent prendre place dans une histoire anthropologique de la parure et de dresser un premier panorama de la culture opératoire, des savoirs techniques et entrepreneuriaux que détiennent certains éventaillistes, entre transpositions et adaptations des gestes du travail et organisation de la sous-traitance. Celle de la peinture des feuilles, en particulier, donne à voir un vaste univers de travailleurs presque invisibles, peuplé de nombreuses femmes.

Between the end of the seventeenth century and the 1770s, the Boquet family occupied a very important place in the Parisian fan market, from the practice of woodworking for the manufacturing of wood, to the national and international trade in finished products. The reconstruction of the genealogy and the exploitation of the acts of the practice of different representatives of the dynasty, backed by the notion of “technical environment” developed by André Leroi-Gourhan, make possible both to show that the fans can take place in an anthropological history of adornment and to draw up a first panorama of the operational culture, of the technical and entrepreneurial knowledge held by certain fan makers, between transpositions and adaptations of work gestures and organisation of subcontracting. That of the painting of the leaves, in particular, shows a vast universe of almost invisible workers, populated by many women.