2010
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https://doi.org/10.4000/arzana.512
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Cécile Le Lay, « La consolation par la citation », Arzanà
La lettre III de Guittone d’Arezzo, la plus longue de sa correspondance, est une consolatio adressée à son ami Monte Andrea, poète et banquier, pour l’inviter à voir dans ses déboires financiers le levier pour l’acquisition d’un bien moral. La leçon éthique ainsi impartie est étayée par quelque 160 citations d’auctoritates, parmi lesquelles, comme on pouvait s’y attendre, Sénèque, cité 30 fois, occupe de loin la première place, suivi par Aristote, dont les 20 citations figurent cependant toutes dans la deuxième partie de la lettre. Après avoir rappelé la façon dont les artes dictandi venaient de codifier le genre épistolaire, et ce afin d’élucider le contexte rhétorique dans lequel s’insère la correspondance de Guittone, l’article poursuit en illustrant le traitement du thème de l’amitié dans la lettre III. A l’issue de cette analyse, il appert que la lettre à l’ami ruiné constitue un double exploit, à la fois conceptuel et littéraire. L’amitié, dont cette lettre est le gage, se veut capable de surmonter les différences sociales ou religieuses entre l’épistolier (le « frate Guittone » qu’il devient après sa «conversion») et le destinataire parce qu’elle s’enracine, comme le veut Aristote, dans la raison, la partie la plus noble de l’esprit humain.