Chant du destin et identité nationale : la promotion du falak tadjik

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2011

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  • 20.500.13089/a5mp
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Ariane Zevaco, « Chant du destin et identité nationale : la promotion du falak tadjik », Cahiers d’Asie centrale


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Résumé Fr En

Au Tadjikistan aujourd’hui, les discours étatiques de revendication identitaire mettent en avant la culture populaire, notamment musicale. Cet article analyse le processus de revalorisation du genre musical falak en cherchant à comprendre ses enjeux et son appréhension par ses différents acteurs : institutions gouvernementales et académiques, musiciens. Une musique “populaire” est ici redéfinie et rendue savante pour s’insérer dans un discours politique qui cherche à gommer les différences régionales et à déterminer une spécificité nationale. Si l’ambition identitaire de l’État est bien visible, la portée effective de son discours est difficilement mesurable, car il est réinterprété par les musiciens. Ces derniers, tout en profitant d’un mouvement qui les met en valeur, préfèrent souvent y voir une reconnaissance légitime de leurs traditions musicales, tant artistique que spirituelle. Plus qu’une réinvention identitaire de l’histoire d’une musique à travers une vision idéalisée de la culture, c’est une musique comme symbole de mémoire qui resurgit ici. L’étude du mécanisme identitaire à l’œuvre par le biais de ce répertoire musical fait autant apparaître les difficultés à définir une musique comme “nationale tadjike” que les référents divers auxquels renvoie aujourd’hui la tradition musicale “populaire” au Tadjikistan.

In Tajikistan today, the state discourse on reclaiming identity emphasizes popular culture, particularly with regard to music. This paper analyzes the process of the enhanced prestige of the falak musical genre, trying to understand how various social actors – such as governmental institutions, academics and musicians – perceive it, and the stakes involved by this process. A “folk” music is redefined and made classical in order to be inserted into a political discourse, which seeks to erase regional differences and establish a national specificity. Although the state obviously aims at building a national cultural identity, the real impact of its discourse remains hardly measurable, as it is reinterpreted by musicians. Indeed, while taking advantage of this movement for their reputation, they prefer understanding it as a legitimate recognition of their musical tradition, artistic as well as spiritual. More than a reinvention of the history of music through an idealized vision of culture, the issue here is the one of music as a symbol of memory. The study of the identity mechanism at work through this musical repertoire reveals as much the difficulties of defining a music as a “national Tajik” one, as the variety of benchmarks from which the folk musical tradition in present-day Tajikistan draws.

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