2011
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Ariane Zevaco, « Chant du destin et identité nationale : la promotion du falak tadjik », Cahiers d’Asie centrale
Au Tadjikistan aujourd’hui, les discours étatiques de revendication identitaire mettent en avant la culture populaire, notamment musicale. Cet article analyse le processus de revalorisation du genre musical falak en cherchant à comprendre ses enjeux et son appréhension par ses différents acteurs : institutions gouvernementales et académiques, musiciens. Une musique “populaire” est ici redéfinie et rendue savante pour s’insérer dans un discours politique qui cherche à gommer les différences régionales et à déterminer une spécificité nationale. Si l’ambition identitaire de l’État est bien visible, la portée effective de son discours est difficilement mesurable, car il est réinterprété par les musiciens. Ces derniers, tout en profitant d’un mouvement qui les met en valeur, préfèrent souvent y voir une reconnaissance légitime de leurs traditions musicales, tant artistique que spirituelle. Plus qu’une réinvention identitaire de l’histoire d’une musique à travers une vision idéalisée de la culture, c’est une musique comme symbole de mémoire qui resurgit ici. L’étude du mécanisme identitaire à l’œuvre par le biais de ce répertoire musical fait autant apparaître les difficultés à définir une musique comme “nationale tadjike” que les référents divers auxquels renvoie aujourd’hui la tradition musicale “populaire” au Tadjikistan.