Religion, modernité, ultramodernité : une analyse en terme de « tournant axial »

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2000

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  • 20.500.13089/a8lr
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Yves Lambert, « Religion, modernité, ultramodernité : une analyse en terme de « tournant axial » », Archives de sciences sociales des religions


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Résumé Fr En Es

Face aux paradoxes où nous plongent les évolutions religieuses dans l’ultramodernité (reculs et renouveaux), il existe une voie d’analyse des relations entre religion et modernité qui est très peu connue, c’est celle qui, issue du comparatisme, consiste à traiter la modernité comme un nouveau tournant axial, c’est-à-dire comme un remodelage fondamental des systèmes symboliques et en particulier du religieux. Cette voie d’analyse peut aider à éclairer le débat sur le problème de l’alternative entre postmodernité et ultramodernité, à rendre compte à la fois des aspects religieux de perte, de redéfinition, de réaction conservatrice et d’innovation, à identifier des formes religieuses caractéristiques de la modernité et de l’ultramodernité, et, par là, à discerner ce qui, dans les évolutions actuelles, est décomposition ou recomposition. C’est cette perspective que cet article tente d’appliquer aux pays occidentaux. Il met en évidence sept traits caractéristiques de la modernité : la primauté de la raison, l’essor de la science et des techniques, la volonté de liberté individuelle, l’émergence des masses sur la scène de l’histoire, la différenciation fonctionnelle, le développement de l’économie et la mondialisation, dont les effets religieux illustrent précisément ces divers aspects. Parmi les changements liés à la modernité, il souligne en particulier le recentrement sur le monde et sur l’homme, la dé-sotériologisation de la culpabilité, le rapprochement du divin et de l’humain, le monisme, l’auto-spiritualité et la para-scientificité.

There exists a little-known analytical model which can be effectively employed in confrontating the contradictory religious evolutions in ultramodernity. This model, which is a product of comparativism, treats modernity as an axial turning point, that is one involving a general reshaping of symbolic Systems, and in particular, of the religious. This model can help to elucidate the “postmodernity” debate, to account for the aspects of religious losses, redefinitions, conservative reactions, innovations, to identify religious forms characteristic of modernity and ultramodernity, to distinguish between what is decomposition or recomposition. It is this perspective that the present article attempts to apply to the Western countries. It underlines seven features of modernity: primacy of reason, science and technology, craving for individual freedom, the historical emergence of the masses, functional differentiation, economic development and globalisation, which effects on religion were both declines, adaptations, re-interpretations, reactions and innovations. As to the redefinitions and innovations, it emphasises in particular an increasing focus on this-life and on humanity, the de-soteriologisation of guilt, the bringing closer of the divine and the human, monism, autospirituality and parascientificity.

Frente a las paradojas que nos plantean las evoluciones religiosas en la ultramo-dernidad (retrocesos y renovaciones), existe una vía de análisis de las relaciones entre religion y modernidad que está muy poco explorada. Se trata de la que, a partir del comparativismo, consiste en considerar la modernidad como una nueva vuelta axial, es decir como una recomposición fundamental de los sistemas simbólicos y en particular del religioso. Esta via de análisis puede ayudar a esclarecer el debate respecto del problema de la alternativa entre posmodernidad y sobre-modernidad, y para dar cuenta al mismo tiempo de los aspectos religiosos de pérdida, de redefinición, de reacción conservadora y avanzada innovadora. Permite identificarformas religiosas caracterís-ticas de la modernidad y de la ultramodernidad y, por ende, de los retrocesos o recomposiciones de las evoluciones actuales. El presente arlículo trata aplicar esta perspectiva a los países occidentales. Pone en evidencia siete rasgos característicos de la modernida : la primacía de la razón, de la ciencia y de la técnica ; la voluntad de libertad individual ; la aparición de las masas en la escena de la historia ; la diferencia-ciónfuncional ; el desarrollo de la economía y la mundialización, cuyos efectos religiosos ilustran precisamente estos diversos aspectos. Entre los cambios en el lazo con la modernidad, el articulo subraya en particular la nueva centralidad del mundo y del nombre, la desoteriologización de la culpabllidad, el acercamiento de lo divino y de lo humano, el monismo, la auto-espiritualidad y la para-cientificidad.

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