2000
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https://doi.org/10.4000/assr.20163
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Yves Lambert, « Religion, modernité, ultramodernité : une analyse en terme de « tournant axial » », Archives de sciences sociales des religions
Face aux paradoxes où nous plongent les évolutions religieuses dans l’ultramodernité (reculs et renouveaux), il existe une voie d’analyse des relations entre religion et modernité qui est très peu connue, c’est celle qui, issue du comparatisme, consiste à traiter la modernité comme un nouveau tournant axial, c’est-à-dire comme un remodelage fondamental des systèmes symboliques et en particulier du religieux. Cette voie d’analyse peut aider à éclairer le débat sur le problème de l’alternative entre postmodernité et ultramodernité, à rendre compte à la fois des aspects religieux de perte, de redéfinition, de réaction conservatrice et d’innovation, à identifier des formes religieuses caractéristiques de la modernité et de l’ultramodernité, et, par là, à discerner ce qui, dans les évolutions actuelles, est décomposition ou recomposition. C’est cette perspective que cet article tente d’appliquer aux pays occidentaux. Il met en évidence sept traits caractéristiques de la modernité : la primauté de la raison, l’essor de la science et des techniques, la volonté de liberté individuelle, l’émergence des masses sur la scène de l’histoire, la différenciation fonctionnelle, le développement de l’économie et la mondialisation, dont les effets religieux illustrent précisément ces divers aspects. Parmi les changements liés à la modernité, il souligne en particulier le recentrement sur le monde et sur l’homme, la dé-sotériologisation de la culpabilité, le rapprochement du divin et de l’humain, le monisme, l’auto-spiritualité et la para-scientificité.