Des limites de l'analogie religieuse

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2012

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  • 20.500.13089/a8qo
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Nathalie Heinich, « Des limites de l'analogie religieuse », Archives de sciences sociales des religions


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Résumé Fr En Es

L'intérêt pour les célébrités est souvent assimilé à une forme de religion, que ce soit par les acteurs eux-mêmes lorsqu'ils décrivent leurs propres pratiques ou par les savants lorsqu'ils manient l'analogie avec le « culte », la « sacralisation » ou la « sanctification ». De telles comparaisons paraissent à la fois évidentes et peu convaincantes, tant elles évoquent sans analyser ni expliquer ; elles demeurent en outre aveugles sur les effets normatifs – critiques ou laudatifs – de toute analogie religieuse. Plusieurs opérations sont ici proposées pour passer de l'analogie sauvage à la comparaison raisonnée : l'extension de la comparaison aux différences et non seulement aux ressemblances ; le passage de « la religion » aux différentes religions utilisées comme référence ; la décomposition des phénomènes qualifiés de « religieux » en plusieurs fonctions ; l'abandon d'une perspective catégorielle au profit d'une perspective typologique ; enfin, l'abandon d'une conception de « la religion » comme matrice originelle, faisant place à sa conception comme configuration contextuelle. Cette désubstantialisation fait apparaître « la religion » comme une notion indigène et non comme une catégorie instrumentale pour l'analyse, laquelle peut alors se déployer sans écraser son objet sous l'analogie religieuse ni, inversement, passer à côté des éclairages procurés par la comparaison.

Focusing on celebrities is often compared to a religious behavior, be it by the actors when describing their own practices or by scholars when using analogies with “cult”, “sacralization” or “sanctification”. Such comparisons appear to be both obvious and hardly convincing, since they merely evoke without analyzing nor explaining. Moreover, they ignore the normative effects – be they positive or negative – produced by any kind of religious analogy. This paper proposes several paths toward a reasoned comparison: extending comparison to differences and not only to resemblances; passing from “religion” in general to the plurality of religions; deconstructing the said “religious” phenomenon into several functions depending on contexts; replacing discontinuous categories by continuous typologies, and finally “religion” conceived as an original matrix by “religion” conceived as a contextual configuration. “Religion” thus appears as a common sense notion rather than as a conceptual instrument, and analysis may then fully develop without being stopped by religious analogies, while using comparison as a real tool.

El interés por las celebridades se asocia a menudo a una forma de religión, sea por los mismos actores cuando describen sus propias prácticas, sea por los eruditos, cuando esgrimen la analogía con el “culto”, la “sacralización” o la “santificación”. Tales comparaciones parecen a la vez evidentes y poco convincentes, porque evocan mucho sin analizar ni explicar, y no muestran los efectos normativos – críticos o laudatorios-de toda analogía religiosa. Este artículo propone distintas operaciones intelectuales para pasar de la analogía salvaje a la comparación razonada: la extensión de la comparación a las diferencias y no solamente a las semejanzas, el pasaje de “la religión” a las diferentes religiones utilizadas como referencia, la descomposición de los fenómenos calificados como “religiosos” en varias funciones, puestas en conjunto según los contextos, el abandono de una perspectiva categorial en provecho de una perspectiva tipológica, que autoriza un uso continuo y no discontinuo de la clasificación en funciones, y finalmente el abandono de una concepción de “la religión” como matriz original, dando lugar a su concepción como configuración contextual. Esta desubstancialización hace aparecer a “la religión” como una noción indígena y no como una categoría instrumental para el análisis, que puede desplegarse entonces sin aplastar a su objeto bajo la analogía religiosa ni, al contrario, dejar de lado ideas surgidas de la comparación.

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