Raison et religion : en quoi consiste le désaccord et peut-il être traité de façon « rationnelle » ?

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2015

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  • 20.500.13089/a8wo
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Jacques Bouveresse, « Raison et religion : en quoi consiste le désaccord et peut-il être traité de façon « rationnelle » ? », Archives de sciences sociales des religions


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Une question cruciale qui se pose plus que jamais à propos de la religion (et du retour qu’elle est supposée connaître en ce moment) est celle de savoir quelles raisons elle peut invoquer en faveur de ce qu’elle affirme. Pour un esprit rationnel, la croyance semble obéir à un principe « éthique » fondamental, qui énonce que la seule raison qu’il puisse y avoir de croire une proposition est la vérité au moins probable de ce qu’elle affirme. Or une des objections les plus régulièrement formulées contre la croyance religieuse est qu’elle est par nature incapable de satisfaire une exigence de cette sorte et ne peut être justifiée que par des raisons (mauvaises) qui n’ont à peu près rien à voir avec la question de savoir si elle est vraie ou non. C’est ce qu’affirment notamment des critiques de la religion aussi différents que Nietzsche, Freud et Bertrand Russell. Mais certains de ses défenseurs maintiennent bel et bien qu’elle est, elle aussi, parfaitement capable de respecter l’exigence en question, alors que d’autres considèrent qu’elle ne peut pas ne pas reposer, pour une part essentielle, sur l’émotion et la passion, plutôt que sur la raison. Cela montre à quel point le désaccord reste aujourd’hui complet, chez les croyants comme chez les incroyants, aussi bien sur la question de savoir si la religion a besoin de justifications rationnelles que sur celle de savoir ce qu’est exactement une justification rationnelle..

A critical question about Religion today – and about its supposed comeback – relates to the arguments It can summon in favor of what It affirms. For a rational mind, Belief seems to obey a fundamental “ethical” principle, which states that the only reasons to believe a suggestion is the more or less probable truth-value of what it affirms. Or one of the most regularly formulated objection against Religious belief is that it is by nature incapable of satisfying such a requirement, and that it can be justified only via (dissatisfying) arguments which have more or less nothing to do with the question of finding out whether it is true or false. This is what Critics of Religion as diverse as Nietzsche, Freud and Bertrand Russell affirm. But some of its defenders firmly maintain that Religion too, is also perfectly capable of complying with the above-mentioned demand – while others consider it cannot not rely, for an essential part, on emotion and passion, rather than on reason. This shows how much the disagreement still stands today, among believers and non-believers alike, both on the question of knowing whether Religion needs rational justifications and on the question of knowing what exactly is a rational justification.

Una pregunta crucial que se plantea más que nunca sobre la religión (y del retorno de la religión que se supone en la actualidad) es la de saber qué razones puede invocar a favor de aquello que afirma. Para un espíritu racional, la creencia parece obedecer a un principio “ético” fundamental que enuncia que la única razón que se puede tener para creer una proposición es la verdad al menos probable de lo que se sostiene. Ahora bien, una de las objeciones más frecuentemente formuladas contra la creencia religiosa es que ésta es por naturaleza incapaz de satisfacer una exigencia de este tipo, y sólo puede ser justificada por (malas) razones que no tienen casi nada que ver con el hecho de saber si es verdadera o no. Es lo que afirman especialmente las críticas de la religión tan diferentes entre sí de Nietzsche, Freud y Bertrand Russell. Pero algunos de los defensores de la creencia religiosa mantienen que ésta es, también, perfectamente capaz de respetar la exigencia en cuestión, mientras que otros consideran que la creencia sólo puede estar basada, esencialmente, en la emoción y la pasión, más que en la razón. Esto muestra hasta qué punto el desacuerdo permanece aún hoy intacto, entre los creyentes y entre los increyentes, sobre dos cuestione: saber si la religión necesita justificaciones racionales y saber qué es exactamente una justificación racional.

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