2020
Ce document est lié à :
info:eu-repo/semantics/reference/issn/1777-5825
Ce document est lié à :
info:eu-repo/semantics/reference/issn/0335-5985
Ce document est lié à :
https://hdl.handle.net/20.500.13089/abp2
Ce document est lié à :
https://doi.org/10.4000/assr.50542
info:eu-repo/semantics/openAccess , All rights reserved
Philippe Boutry, « Saint-simoniens et fouriéristes devant l’Index romain (1835-1837) », Archives de sciences sociales des religions
De janvier 1835 à février 1837, la congrégation romaine de l’Index censure Le nouveau monde industriel et sociétaire (1829) de Charles Fourier ainsi que sept ouvrages de disciples de Saint-Simon et de Fourier. L’ouverture des archives de l’Index permet de saisir pourquoi et comment la Papauté a examiné et condamné le premier socialisme français. Si le saint-simonisme est l’objet d’une réprobation immédiate, la pensée de Fourier et de ses élèves plonge les censeurs romains dans la stupéfaction et l’indignation. Ils sont bouleversés par sa cosmogonie, son modèle d’organisation sociale, sa réhabilitation des passions et son projet de société parfaite réalisé sur cette terre. Ils réprouvent un renversement de sens dans l’interprétation de l’Écriture et assimilent le phalanstère à « un monastère à l’envers ». Rome prend ainsi, pour la première fois, connaissance du profond « désir de renouvellement » (cose nuove, rerum novarum) qui se répand à travers la nouvelle société industrielle du xixe siècle.