2022
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https://doi.org/10.4000/assr.67045
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Xavier Hallez, « Pratiques et structures politiques kazakhes sous la colonisation tsariste », Archives de sciences sociales des religions
Cette étude porte sur le Semiretche (sud-est de l’actuel Kazakhstan), région conquise par l’Empire russe au xixe siècle. Les faits tribal et religieux, deux constituants essentiels de la société kazakhe, sont interrogés au regard de la relation duale à la légalité entre le droit impérial et les normes sociales kazakhes. Le régime colonial tsariste impose en effet un découpage administratif qui préserve les divisions lignagères. Le pouvoir colonial remodèle l’ensemble des figures politiques : le titre de khan est aboli et son rôle fédérateur disparaît. Le pouvoir passe aux familles de riches éleveurs et commerçants. Cela renforce le rôle de l’islam comme vecteur de légitimation et introduit de nouvelles normes sociales liées à la religion. Privilège des plus fortunés et des mieux introduits auprès du pouvoir colonial, le pèlerinage à La Mecque devient un élément central de l’éligibilité au poste d’administrateur. L’association à un ishan (guide soufi pourvu d’une généalogie sacrée) ou la qualité de qalpe (ar. khalifa, disciple d’un ishan) est aussi une voie fréquente pour renforcer son pouvoir politique. Au début du xxe siècle, ces processus d’éclatement politique et d’islamisation se confrontent à la construction du discours national kazakh. L’objet de ce débat idéologique est la réinvention d’une communauté qui ne peut plus s’incarner dans le khanat.