2022
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https://hdl.handle.net/20.500.13089/d67p
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https://doi.org/10.4000/bagf.8923
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Sébastien Piantoni et al., « La dimension socio-économique des barrières frontalières », Bulletin de l’association de géographes français
Les barrières frontalières contemporaines sont souvent considérées comme des systèmes de protection dans des contextes d’insécurité. Cet article se propose de souligner leur dimension socio-économique, moins fréquemment évoquée. Basé sur l’analyse de 60 frontières dotées d’une barrière frontalière, les auteurs ont comparé les niveaux de vie des États « constructeurs » et « limitrophes » afin de souligner l’importance des discontinuités socio-économiques dans le processus d’édification de ces barrières. Cet article revient sur la méthode ayant permis de mesurer les écarts de niveau de vie entre pays « constructeurs » et « limitrophes ». Ces discontinuités mises en exergue valident finalement l’hypothèse selon laquelle les barrières frontalières répondent aux logiques initiales des gated communities dans les villes, c’est-à-dire de séparation des plus riches face aux plus pauvres. Ainsi, la dimension socio-économique serait inhérente à l’édification de ces artefacts et non fortuite.Les auteurs rappellent que nombre de ces barrières sont des dispositifs anti-migratoires inscrits au sein de courants migratoires dont les causes ne s’expliquent pas directement par la situation économique du pays constructeur et du pays limitrophe mais plutôt par la situation de pays tiers « émetteurs de migrants » parfois très éloignés des barrières analysées. Les auteurs soulignent également l’existence d’« hystérésis » (barrières produites par des contextes passés comme en Corée) qui viennent aussi brouiller la vision des barrières contemporaines. Néanmoins, chiffres à l’appui, cet article souligne comment les « murs » aux frontières sont aussi des dispositifs par lesquels les pays les plus riches se protègent des flux en provenance des pays les plus pauvres.