Le Congo et l’huile de palme. Un siècle. Un cycle ?

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2013

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  • 20.500.13089/d7y9
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Belgeo

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Henri Nicolaï, « Le Congo et l’huile de palme. Un siècle. Un cycle ? », Belgeo


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L’huile de palme a été emblématique du Congo colonial : un produit obtenu par des compagnies européennes à partir de fruits cueillis par des villageois africains le plus souvent dans des palmeraies naturelles. Aliment traditionnel des populations congolaises, cette huile ne devient un grand produit d’exportation qu’avec l’installation du savonnier anglais Lever qui obtient en 1911 de vastes concessions dans la partie centrale du pays. À sa suite, de nombreuses sociétés de plus petite taille, belges ou portugaises, obtiennent un monopole d’achat des fruits dans des zones d’huilerie.Cette production, avec ses usines, ses équipements sociaux, médicaux et scolaires et ses réseaux de transport, a structuré certains territoires et amorcé parfois, comme dans le cas du district du Kwilu, une véritable construction régionale.Le système huilier comportait cependant une face noire : contraintes dans les procédures de recrutement de la main-d’œuvre contribuant à déclencher des mouvements de réaction populaire (révolte des Pende en 1931), attribution de vastes concessions engendrant des litiges fonciers, absence de toute participation africaine à la gestion des entreprises, blocage de l’évolution de l’agriculture villageoise. Bien que le Congo fût devenu, dans la décennie cinquante, le premier exportateur africain d’huile de palme et le deuxième exportateur mondial, le système huilier n’avait pas enclenché un véritable processus de développement.La deuxième partie de l’article étudie la dégradation du système avec la décolonisation : abandon de la plupart des huileries et des grandes plantations, départ des grandes sociétés, récupération partielle par des entrepreneurs locaux, désarticulation des structures et des équipements. Les exportations huilières ont cessé à la fin du siècle dernier. La production industrielle ne suffit plus à l’alimentation des savonneries. Par contre, un système artisanal d’extraction de l’huile dans les villages assure la plus grande part des besoins urbains.La troisième partie s’interroge sur les perspectives d’avenir : amélioration de la production artisanale ; reprise éventuelle de la production agro-industrielle, à la faveur d’un accroissement de la demande mondiale, avec l’arrivée de nouveaux investisseurs (notamment asiatiques) et de nouveaux usages pour l’huile, notamment comme biocarburant. Mais aussi craintes devant la destruction des forêts et les menaces d’accaparement des terres par des compagnies étrangères.

Palm oil has been a major symbol of colonial Congo as produced by European companies from the fruit picked by African villagers, mostly in natural palm groves. Traditional food for the Congolese population, palm oil only became a major export product when Lever, the British soap maker, was assigned large concessions in the centre of the country in 1911. Later, a large number of smaller companies, Belgian or Portuguese, gained a monopoly on the purchase of fruit in palm oil areas. Factories, social, medical, school facilities and transport networks started to structure some territories, sometimes leading to a true regional construction, as in the Kwilu district.Yet the system presented a dark side: popular reaction movements (as the Pende revolt in 1931) resulting from constraints in recruitment; land litigation due to the assignment of vast concessions; exclusion of Africans from the management; freezing of evolution in village agriculture. Although the Congo had become the first African exporter of palm oil and the second at world scale in the 1950s, the system failed to induce a true development process.The second part of the paper examines the deterioration of the system with decolonization: abandonment of most of the oil palm mills and large plantations; departure of big companies partially recovered by local contractors; deconstruction of structures and facilities. Oil export ceased at the end of the last century. Nowadays the industrial production can no longer ensure the supply of soap factories but an artisanal system of palm oil extraction in villages covers most of the urban needs.The third part is devoted to future prospects: improvement of artisanal production; possible revival of agro-industrial production favoured by a growth in world demand; arrival of new investors (notably from Asia) and emergence of new uses - notably as biofuel- but the destruction of forests and land monopolization by foreign companies are a matter of concern.

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