2016
Ce document est lié à :
info:eu-repo/semantics/reference/issn/2077-4079
Ce document est lié à :
info:eu-repo/semantics/reference/issn/0253-1623
Ce document est lié à :
https://hdl.handle.net/20.500.13089/d94o
Ce document est lié à :
https://doi.org/10.4000/beo.3238
info:eu-repo/semantics/openAccess , All rights reserved
Joël Candau, « L’anthropologie des odeurs : un état des lieux », Bulletin d’études orientales
Je propose ici un état des lieux de l’anthropologie des odeurs, tel qu’il m’apparaît après une vingtaine d’années de recherche dans ce domaine. Dans la première partie de l’article, je procède à une clarification sémantique du nom que l’on donne à ce champ de recherche : faut-il parler d’une anthropologie des odeurs, des odorants ou de l’olfaction ? Je montre ensuite, dans une deuxième partie, que pour s’imposer l’anthropologie des odeurs a dû combattre quatre idées reçues : la nouveauté supposée de ce champ de recherche, l’assimilation d’Homo sapiens à une espèce microsmate, le silence olfactif dans les sociétés contemporaines, la pauvreté du langage naturel des odeurs. La dernière partie présente une sélection, avec sa part d’arbitraire, de trois axes de recherche parmi les plus dynamiques et les mieux reconnus dans le domaine : la description et la catégorisation des odeurs, les savoir‑faire olfactifs et leur patrimonialisation, le lien entre odeurs et assignations identitaires. Dans ma conclusion, qui se veut prospective, j’envisage le développement d’une technologie et d’un art olfactifs. Je défends également le projet d’un programme de recherche capable d’assurer la robustesse scientifique d’une anthropologie des odeurs sans négliger la réalité phénoménologique d’une perception intermodale.