2018
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https://hdl.handle.net/20.500.13089/dd3q
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https://doi.org/10.4000/bssg.207
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Fabien Carrié, « Politicizing Activist Discontent », Biens Symboliques / Symbolic Goods
Cet article restitue la genèse et la carrière, au sein du mouvement animaliste français contemporain, de la notion controversée de « végéphobie », discrimination que subiraient les végétarien·ne·s, végétalien·ne·s et vegans engagé·e·s pour les animaux. Pour comprendre les logiques de cette formalisation, on s’intéresse en préalable au développement du mouvement de libération animale et pour les droits des animaux en Grande-Bretagne et aux États-Unis à partir des années 1970. Les difficultés rencontrées par les passeur·se·s français pour implanter ce mouvement social et pour reproduire le coup double réussi des intellectuel·le·s anglophones de la cause, parvenu·e·s à légitimer leurs mots d’ordre à la fois dans le champ intellectuel et dans l’espace militant, entraînent des tentatives d’ajustement. Ainsi en est-il de l’invention de la végéphobie, nourrie des expériences malheureuses des premiers importateur·rice·s en France des mots d’ordre de l’antispécisme et de la libération animale. En politisant le désarroi militant et en traduisant les résistances rencontrées comme autant d’expressions d’un système généralisé d’oppression, il s’agit de redéfinir partiellement l’entreprise de représentation politique afin d’y inclure également les représentant·e·s revendiqué·e·s des animaux. L’étude de la trajectoire de cette notion, couplée à l’analyse comparée des développements de la cause animale en France et dans les pays anglophones, permet de montrer en acte comment évoluent et se transforment les porte-parolats et les pratiques militantes.