2019
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Françoise KNOPPER, « Entre Ulysse et Robinson », Cahiers d’études germaniques
Dans le livre Schicksalsreise (1949), Döblin décrit son expérience de l’exil entre le 16 mai 1940 et son retour en Allemagne en 1946. Ayant fait partie des civils évacués de Paris, il insiste particulièrement sur son exode (« Flucht ») à travers la France, Cahors, Mende, Toulouse, durant les mois de mai à septembre 1940, et sur la précarité matérielle qui l’incita à revenir au stade originel, au point d’un non-retour. La trame factuelle s’enrichit de méditations kierkegaardiennes. Une telle représentation de l’exode s’inscrit dans la tradition universelle de L’Odyssée et de Robinson Crusoe, en conserve les caractéristiques de la mobilité et de ses contraintes, elle remet néanmoins en question l’espoir du retour dans la patrie, qui est ici transposé sur un plan eschatologique. La portée supranationale du mythe de l’errance est ainsi paradoxalement mise en évidence par la réécriture que Döblin propose de ces deux textes canoniques.