2013
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https://doi.org/10.4000/ceg.5231
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Delphine Klein, « Ulrike Maria Stuart d’Elfriede Jelinek. Contre l’embaumement d’un classique », Cahiers d’études germaniques
En 2005, dans le contexte des commémorations du bicentenaire de la mort de Friedrich Schiller, la dramaturge autrichienne Elfriede Jelinek écrit Ulrike Maria Stuart. Königinnendrama, sa contribution à l’année Schiller. À travers cette récriture de la pièce Marie Stuart (1800), la prix Nobel de littérature 2004 se confronte à la mémoire culturelle de ce texte canonique de la littérature allemande. Au-delà des retranscriptions plus ou moins fidèles de l’hypotexte, de multiples correspondances avec la pièce de Schiller donnent jour à des constellations incongrues, saturées de tensions, ici appréhendées avec les catégories d’hypolepse et d’image dialectique, développées respectivement par Jan Assmann et Walter Benjamin. Porteur d’étrangeté, l’hypotexte est vidé de son sens, mais aussi et surtout de son caractère normatif. En déconstruisant la mémoire culturelle de la pièce de Schiller, à commencer par sa lecture idéaliste, Elfriede Jelinek travaille contre l’embaumement du classique, le figement ou l’instrumentalisation du sens, le polissage d’une image muséale. Et en choisissant de faire de sa récriture un texte éphémère, non commercialisé, destiné à être récrit par les metteurs en scène, la dramaturge œuvre également à la déstabilisation de sa propre pièce et parachève ainsi sa réflexion sur l’instrumentalisation des classiques.