2020
Ce document est lié à :
info:eu-repo/semantics/reference/issn/2605-8359
Ce document est lié à :
info:eu-repo/semantics/reference/issn/0751-4239
Ce document est lié à :
https://hdl.handle.net/20.500.13089/dp08
Ce document est lié à :
https://doi.org/10.4000/ceg.9341
info:eu-repo/semantics/openAccess , All rights reserved
Floriane Rascle et al., « « Die Traurigkeit der Körper » : morts en morceaux choisis pour exposition néo‑baroque Den Teuren Toten. 33 Epitaphe (1994) de Durs Grünbein », Cahiers d’études germaniques
Écrite à quatre mains, la présente étude envisage les diverses représentations du corps dans Den Teuren Toten. 33 Epitaphe (1994) de Durs Grünbein. L’hybridité du corps du texte poétique apparaît comme le miroir de la fragmentation des corps-cadavres que le recueil sonde dans leur hyper-matérialité, dans une poétique aux frontières de l’abject où le morcellement des corps reflète le délitement du sujet postmoderne. Dans un geste néo-baroque, ces Carmina funebra exposent les morts d’individus ordinaires, voire insignifiants, dont les corps s’apparentent aux « corps-plaies » décrits par Jean‑Luc Nancy et deviennent les lieux scriptibles et les témoins des violences de nos sociétés. S’affiliant aux traditions antiques de l’épicurisme et du stoïcisme, la poésie de Grünbein interroge ainsi le désenchantement métaphysique au cœur d’éloges funèbres que toute transcendance semble avoir désertés. Pourtant les rares pièces élégiaques manifestent une oscillation entre les notions de Körper et de Leib, comme un désir de ne pas complètement entériner le dualisme entre corps et esprit que semblent cultiver nos sociétés contemporaines.