De Villoldo à Gardel

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2013

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  • 20.500.13089/e3xx
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Pénélope Patrix, « De Villoldo à Gardel », Cahiers de littérature orale


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Résumé Fr En

Quand on compare les chansons tango El Pechadord’Ángel Villoldo (1909) et Mi Noche Triste de Carlos Gardel (1917), on entend le passage d’un style allègre à un style mélancolique. Cette transformation historique, où le rythme est central, s’articule à un changement dans la configuration des performances. Le tango allègre de Villoldo est caractérisé par une forme cyclique reposant sur la répétition et la redondance, facilement mémorisable et permettant donc une participation active de l’auditeur dans le cadre de fêtes populaires. Villoldo se met en scène dans un texte comique visant à provoquer le rire. Son interprétation vocale, forme de parlé-chanté, est régulière et mimétique. La chanson de Gardel s’inscrit par plusieurs aspects dans la continuité de celle de Villoldo, notamment par certaines constantes rythmiques. Mais au style euphonique du premier s’oppose le style dysphorique du second : Gardel offre le spectacle de son chant mélancolique à une assemblée assise. La chanson devient alors lyrique, comme cela a souvent été vu, mais aussi linéaire, reposant sur un principe de variation et contrariant les attentes de l’auditeur par des jeux rythmiques de tension-résolution. Son phrasé, quant à lui, devient imprévisible. L’écart entre ces deux performances chantées permet de souligner les corrélations entre un style, un type de rythme, un registre poétique et une situation pragmatique.

Comparison between the tango songs El Pechador by Angel Villoldo (1909) and Mi Noche Triste by Carlos Gardel (1917) stresses the change from a light-hearted style to a melancholic style. This historical transformation, in which rhythm is central, is related to a change in the layout of performances. Villoldo’s lively tango is defined by a cyclical form based on repetition and redundancy and easy to remember, thus encouraging active participation of the audience in contexts of popular festivities. Villoldo sketches himself in a comical text designed to provoke laughter. His vocal performance, a spoken-sung form, is regular and mimetic. Gardel’s song is in many ways a continuation of Villoldo’s, reproducing in particular some rhythmical patterns. But the euphonious style of the first is opposed to the dysphonic style of the second: Gardel offers the spectacle of his melancholic song to a seated assembly. The song then becomes lyrical, as it has often been observed, but also linear, based on variation and thwarting the listener’s expectations through rhythmic plays of tension-resolution. As to his phrasing, it becomes unpredictable. The gap between these two kinds of sung performances emphasizes the correlation between style, rhythm, poetics and pragmatic context.

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