1993
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Guy Nicolas, « Victimes ou martyrs ? », Cultures & conflits
Les avancés de la cause humanitaire, que l'on pouvait croire définitives, se heurtent aujourd'hui de plus en plus à la résurgence de mobilisations nationalitaires. L'auteur évoque les différents aspects, ethno-nationalitaires, confessionnalo-nationalitaires et nationalistes-messianiques des mobilisations nationalitaires, leur confrontation à l'Etat-nation, leurs ambiguïtés, leurs effets victimaires. Il insiste sur l'instrumentalisation des victimes, notamment des victimes consentantes, ou “martyrs”, que suppose toute affirmation nationalitaire, toute polis en armes. Il retrace, en second lieu, l'évolution de la “croisade humanitaire” et ses divers aspects, des droits de l'homme au droits des peuples, de l'élan caritatif au devoir d'urgence et à la guerre humanitaire, en soulignant les contradictions de cette “utopie”, ainsi que ses effets amplificateurs paradoxaux sur la production des victimes, dans le cadre du nouveau “marché victimaire” qu'il contribue à fonder. Il évoque enfin les heurts qui les opposent à différents antagonistes, de plus en plus agressifs, se réclamant de visions de l'homme contraires à l'idéologie universaliste qu'il s'efforce de promouvoir et s'appuyant sur la passion sacrificielle des nouveaux “martyrs”.