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https://doi.org/10.4000/conflits.24241
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La laïcité est devenue en quelques années un des principaux axes de réaffirmation d’une grammaire républicaine, visant à reconfigurer les frontières nationales autour de l’adhésion des citoyens à un certain nombre de valeurs. Face à la résurgence d’une conception culturaliste de la citoyenneté, cet article s’intéresse à la façon dont certains responsables musulmans participent aux batailles sémantiques autour de la notion de laïcité. À partir d’une étude de cas des dirigeants de l’Union des organisations islamiques de France (devenus Musulmans de France en 2017), l’hypothèse est celle de l’élaboration d’une expertise sur la laïcité développée par ces dirigeants en réaction à la mise en accusation constante de leur loyauté républicaine. Cette expertise – qui se déploie sur le terrain du savoir technique et de la pédagogie tant à l’égard des coreligionnaires que du reste de la société – témoigne d’un effort (socialement marqué) de conformation aux attendus républicains. Elle s’accompagne d’une reformulation des principes laïques visant à faciliter la libre pratique de l’islam – reformulation légitimiste reflétant un idéal de pacification et de déconflictualisation des rapports sociaux mais qui se révèle inaudible dans l’espace public.