2016
Ce document est lié à :
info:eu-repo/semantics/reference/issn/2108-6907
Ce document est lié à :
https://hdl.handle.net/20.500.13089/ekq8
Ce document est lié à :
https://doi.org/10.4000/criminocorpus.10723
info:eu-repo/semantics/openAccess , https://creativecommons.org/licenses/by-nc-nd/4.0/
Maud Ternon, « Hérétique ou dément ? Autour du procès de Thomas d’Apulie à Paris en 1388 », Criminocorpus, revue hypermédia
En octobre 1388, un procès pour hérésie mené à Paris donne lieu pour la première fois à une expertise médicale de la folie. L’hérétique est déclaré fou par un collectif de médecins, ce qui lui permet d’échapper à la peine capitale. Tout au long du Moyen Âge, le motif de la folie (insania) est utilisé par l’Église pour diffamer certains dissidents et réduire leur influence sur les fidèles. Au début du xiiie siècle s’affirme un autre usage de l’argument de folie, consistant à distinguer un simple délire à caractère hérétique d’une véritable hérésie. Dans cette distinction, une place grandissante est octroyée à la causalité naturaliste décrite par les médecins pour caractériser les troubles mentaux. L’expertise médicale reste toutefois absente des sources judiciaires, jusqu’à cette fin de xive siècle où elle est rendue possible, probablement, par la conjonction de certains facteurs comme l’éviction de l’inquisiteur et le contexte intellectuel propice parmi les maîtres de l’Université.