La jeunesse de Louise Michel : enjeux politiques des récits sur les origines d’une révolutionnaire

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Dans le dernier tiers du XIXe siècle, Louise Michel est une personnalité contrastée qui fait l’objet d’une production discursive abondante et politiquement polarisée. Dans ce cadre, les recherches et les récits biographiques autour de sa jeunesse illustrent la volonté de déterminer une essence, un patrimoine génétique, ou les dispositions à l’engagement révolutionnaire. Au carrefour entre science et politique, ces récits donnent à voir les valeurs et les idées des acteurs, leur façon de définir les problèmes sociaux, leur positionnement dans différents clivages de l’espace politique de l’époque : la mémoire de la Commune de Paris, la pratique révolutionnaire, le féminisme. L’article montre comment la jeunesse de Louise Michel est construite et imaginée afin de donner du sens et une légitimité aux discours de crédit et de discrédit d’une personnalité qui incarne les oppositions politiques qui parcourent les débuts de la IIIe République.

In the last third of the nineteenth century, Louise Michel is the subject of an abundant and politically opposed discursive production. Particularly, biographical researches and narratives about her youth seek to determine an essence, a genetic heritage, or dispositions to revolutionary commitment. At the crossroads between science and politics, these stories reveal the values and ideas of the actors, their way of defining social problems, their positioning in different political cleavages : memory of Paris Commune, revolutionary action, feminism. This article shows how the youth of Louise Michel is constructed and imagined in order to give meaning and legitimacy to the discourse of credit and discredit of a personality who represents political oppositions of the Third Republic beginning.