2020
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https://hdl.handle.net/20.500.13089/ekrl
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https://doi.org/10.4000/criminocorpus.10791
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Claire Palmiste, « Les mineurs devant le tribunal de première instance en Martinique (1937-1944) : enjeux et stratégies », Criminocorpus, revue hypermédia
Alors qu’en France l’historiographie sur la délinquance juvénile a connu une évolution significative, grâce aux concours de la société civile (AHES-PJM), mais également des travaux scientifiques (Henri Gaillac, 1970 ; Ludvine Bantigny, Élise Yvorel, 2007 ; Ivan Jablonka, 2009 ; Sophie Victorien, 2011 ; Jean-Jacques Yvorel, 2005, 2012), aux Antilles françaises cette question a été très peu abordée (Gaston-Jean Bouvenet, 1936)En nous appuyant sur la définition de Jean-Jacques Yvorel qui présente la délinquance juvénile comme une construction sociale, nous examinerons un registre tenu entre avril 1937 et juillet 1944 par le Président du tribunal de première instance de Fort-de-France. Ce registre renseigne sur les enjeux socio-économiques et stratégiques autour de la gestion de la délinquance juvénile durant deux périodes successives : la période de la fin d’entre-deux-guerres (1937-1939) et la période où la Martinique est placée sous l’autorité de l’amiral Robert, représentant du régime de Vichy (1940-1943). Il rend compte de la complexe interaction entre race, genre, classe et impératif du maintien de l’ordre dans un contexte colonial, au moment de rendre un jugement sur l’acte délictuel d’un mineur. Connaissant l’importance que revêtaient le contrôle social et le maintien de l’ordre pour les autorités coloniales, qui s’accrut sous le régime de Vichy, on peut s’interroger sur le choix du juge de paix : protéger la société ou amender et rééduquer les mineurs délinquants.