2020
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Stijn Bussels, « Los Hermanos de Vondel y el poder de la imaginación », Criticón
Le présent article étudie la première série de représentations de Les Frères de Joost van den Vondel, à Amsterdam, en 1641. L’œuvre met en scène la déchirante décision que le roi David doit assumer pour se plier à la volonté divine : ratifier les exécutions des fils et des petits-fils de Saül. En faisant représenter Les Frères, Vondel mettait en pratique une diffusion de la parole de Dieu la plus profonde et la plus respectueuse possible, tout en évitant de montrer explicitement les exécutions. En lieu et place de la cruauté pure, il a eu recours à divers mécanismes dramatiques et visuels, et surtout au tableau vivant, destinés à créer chez le spectateur des images mentales frappantes et à créer la plus grande empathie avec le roi David. La pratique expérimentale de Vondel présente d’évidentes ressemblances avec les théories contemporaines sur le théâtre. Un ami de Vondel, Gerardus Vossius, introduisit dans sa poétique un débat sur l’effet irrésistible des spectacles dramatiques sur les spectateurs. En s’appuyant sur le traité Du sublime de Longin, Vossius établit une différence entre l’effet momentané de la représentation de la cruauté explicite, et l’effet durable de notre imagination. Le tableau vivant dans Les Frères de Vondel offre ainsi un point de vue privilégié pour étudier la pratique théâtrale en regard des débats théoriques sur l’effet du spectacle, au cœur du Siècle d’or hollandais.