De la Mer du Nord à la Méditerranée, l’imaginaire maritime des Victoriens

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2016

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  • 20.500.13089/f00x
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Béatrice Laurent, « De la Mer du Nord à la Méditerranée, l’imaginaire maritime des Victoriens », Cahiers victoriens et édouardiens


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Dès la fin du xviiie siècle, la mer est « construite » dans l’imaginaire occidental comme univers originel, dont on ne cesse de découvrir les vertus thérapeutiques. La localisation de la mer en question conditionne à la fois la propriété de ses eaux et le rapport qu’elle offre au corps des baigneurs : affrontement sain et viril au nord, fusion dégénérative au sud. Cette dichotomie devient le poncif des publications scientifiques de la première moitié du xixe siècle et justifie le développement de stations balnéaires britanniques où sont prescrits des bains froids aux classes fortunées. La deuxième moitié du siècle invente la Méditerranée comme berceau de la civilisation, tandis que les plages septentrionales sont progressivement abandonnées aux classes moyennes, puis ouvrières. Le rapport entre ces deux constats suggère que le désir de se distancier de stations telles que Blackpool et de ses vacanciers prolétaires est un facteur important dans la perception de la mer Méditerranée. Le discours dominant découvre les charmes de l’hédonisme et du thermalisme antique tandis que le néo-classicisme fin-de-siècle rend visuellement concret un âge de luxe, d’eaux tièdes et de volupté et justifie le choix des voyageurs qui suivent la reine Victoria sur la Riviera. Le présent article propose d’étudier le changement de perception de la Méditerranée et de ses peuples en Grande-Bretagne. Cette mutation témoigne d’un glissement idéologique au cours du xixe siècle où, partant de la dichotomie nord/sud, basée sur une conception romantique de l’immuabilité ethnique et territoriale des peuples, on aboutit en fin de période à une certaine ouverture, à de nouvelles perspectives qui envisagent le mouvement et l‘hybridité comme facteurs permanents de l‘histoire humaine.

From the end of the 18th century, the sea is construed in the Western imagination as the original universe, whose therapeutic virtues are being discovered. The location of the sea in question sets at the same time the property of its waters and the relationship which it offers to the body of the swimmers: a healthy and virile confrontation in the North, a degenerative merging in the South. This dichotomy becomes a cliché in scientific publications of the first half of the 19th century and justifies the development of British sea resorts where cold baths are prescribed to the upper classes. The second half of the century invents the Mediterranean Sea as the cradle of civilization, whereas Northern beaches are gradually given up to the middle- and then working-classes. The concomitance between these two statements suggests that it is precisely to flee resorts such as Blackpool and its working-class vacationers, that the prevailing view changes its perception of the Mediterranean Sea and discovers the charms of hedonism and of antique balneology. Late-Victorian Neoclassic art makes visually concrete an age of luxury, warm waters and sensual delight and justifies the choice of the travellers who follow Queen Victoria on the Riviera. The present article purposes to study the changing aspect of the Mediterranean Sea and her peoples in the Victorian imagination. This transformation testifies that an ideological sliding occurred during the nineteenth century, which gave up Romantic notions concerning the ethnic and territorial stability of the peoples (and the North/South dichotomy), to embrace new perspectives which envisage cross-cultural movement as a permanent feature of human history.

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