2018
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https://doi.org/10.4000/cve.3448
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Marie Laniel, « ‘The silent Arachnes that weave unrestingly in our Imagination’: The Industrial Metaphoric Web in Thomas Carlyle’s Sartor Resartus », Cahiers victoriens et édouardiens
Si Thomas Carlyle fut certainement l’un des critiques les plus virulents de l’Ère Industrielle, responsable selon lui de la dégradation spirituelle de l’homme asservi par les machines, il était également animé par le désir d’interpréter et de donner un sens aux métamorphoses constantes de la société moderne. Au livre I, chapitre 10 de Sartor Resartus, Carlyle revisite ainsi le mythe d’Arachné et adapte le poème d’Ovide aux préoccupations de son temps : « Devons-nous craindre d’être pris dans les rets, réels ou chimériques, de l’ère industrielle, qu’ils soient tissés sur les métiers d’Arkwright ou par les Arachnés silencieuses qui œuvrent sans répit dans notre Imagination ? » En évoquant les gestes mécaniques et répétitifs de ces Arachnés modernes, Carlyle dénonce la détérioration des conditions de travail des ouvrières et la contamination de l’esprit par le rythme des machines. Cependant, précisément parce qu’elles tissent des liens entre le règne de la matière et celui de la poésie, ces Arachnés modernes symbolisent également le travail de l’imagination, la puissance métamorphique du langage poétique face aux changements de la société, la capacité des « systèmes symboliques » à « faire et refaire le monde », pour citer La Métaphore vive de Paul Ricœur. Le fil qu’elles tissent matérialise la nature « tensionnelle de la vérité métaphorique », l’intensité de la « métaphore vive ».