2018
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Richard W. Hayes, « Ambivalent and Contradictory: Victorian Architects’ Responses to Technology », Cahiers victoriens et édouardiens
L’architecture victorienne est parcourue de contradictions. Technophilie et technophobie coexistent dans la culture architecturale de l’Angleterre de la seconde moitié du xixe siècle. D’une part, les architectes et les ingénieurs construisent des bâtiments à partir de matériaux innovants comme le fer et le verre et grâce à des procédés issus de la technologie moderne, comme la préfabrication et les biens manufacturés. D’autre part, c’est depuis la culture architecturale que s’élèvent les voix qui condamnent l’industrialisation. Augustus Welby Northmore Pugin et John Ruskin, qui idéalisent le Moyen-Âge, utilisent l’architecture comme point de départ de leur critique du monde moderne et de leur dénonciation des effets désastreux de l’industrialisation sur la société. Comment les architectes victoriens parviennent-ils à composer avec de telles critiques tout en répondant aux besoins des clients de leur époque ? Cet article explore les contradictions de l’architecture victorienne à travers les pratiques architecturales de George Gilbert Scott et E. W. Godwin qui négocient ces demandes contradictoires consistant à utiliser la technologie moderne et à restituer une vision idéale du passé. Les plans que dessine Scott pour le Midland Grand Hotel de St. Pancras soulignent la contradiction architecturale qui réside dans l’utilisation de la technologie la plus récente pour redonner vie au passé. Godwin, quant à lui, adopte une attitude ambiguë face au renouveau architectural en considérant les atouts d’une architecture simple et dénuée de style, en accord avec les réalités de son temps. Les parcours de Scott et de Godwin soulignent la complexité des réponses face aux avantages et aux inconvénients de l’évolution technologique.