2019
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https://doi.org/10.4000/cve.5046
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Laurent Mellet, « H. G. Wells’s and E. M. Forster’s Transformative Arts: Theoretical Divergences and Formal Connections », Cahiers victoriens et édouardiens
On considère généralement que Wells et Forster avaient deux approches radicalement contraires du pouvoir de l’art. Dans cet article, je souscris tout d’abord à cette lecture en évoquant les deux principaux pouvoirs de transformation de l’art sur lesquels se penche ce numéro. Wells croyait que l’art pouvait et devait changer la société et rendre le monde meilleur. Dans ses essais comme dans ses romans, Forster évoquait souvent les vertus de l’intermédialité, par exemple dans Aspects of the Novel. Par-delà ces premiers échos théoriques, de premières similarités apparaissent si l’on considère la mise en abyme de ces deux convictions dans les intrigues et les personnages des romans. Chez Wells, il s’agit toujours de trouver sa voie en s’efforçant de changer le monde à travers l’action ou l’engagement politique ; chez Forster, par l’accès aux sens et au sensible. Dans chaque cas, l’auteur interroge la forme romanesque. D’autres connexions se font jour, puisque les romans reposent également sur l’autre pouvoir de transformation de l’art : les œuvres de Wells témoignent d’une certaine porosité des genres littéraires, tandis que les romans de Forster peuvent se lire comme des appels à une société plus humaniste mais aussi à des individus plus libres. Ces ambiguïtés révèlent la présence de la même conviction chez les deux auteurs que la fiction doit se réinventer et se transformer, conviction typiquement libérale, édouardienne et démocratique.