2012
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https://hdl.handle.net/20.500.13089/f34t
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https://doi.org/10.4000/cybergeo.25021
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Christian Giusti, « Sciences du relief ou géomorphologie ? », Cybergeo : revue européenne de géographie / European journal of geography
En France, de la première édition du Traité d’Emmanuel de Martonne à nos jours, les rapports de la géomorphologie et de la géographie académiques sont passés de la coexistence à la domination puis à la marginalisation. Or, les changements de la géographie d’une part, les conditions d’existence, les contenus et les pratiques de la géomorphologie actuelle d’autre part, font que les nombreuses et diverses spécialités de ce champ scientifique questionnent la définition de la géographie, mais aussi celle de la géologie. En effet, bien que l’étude des causes, des effets et des conséquences de l’érosion puisse être revendiquée, à des degrés variables, par le géodynamicien, l’ingénieur, l’agronome, l’urbaniste, l’aménageur, le sociologue, une analyse rétrospective montre que ce sont les géographes qui ont longtemps poussé le plus loin la réflexion en ces matières. Mais la situation s’est sensiblement modifiée au cours des années 1990, avec la reprise d’une partie du questionnement géomorphologique par un nombre croissant de spécialistes issus des géosciences et le développement de la géographie des risques. C’est pourquoi traiter de « la » géomorphologie sans nulle autre précision revient à réifier un champ scientifique en expansion, caractérisé par sa diversité et sa dimension interdisciplinaire. En fait, prises dans toute leur complexité, les sciences du relief sont une composante dynamique de la géologie sur le versant des géosciences autant que de la géographie sur le versant des sciences sociales.