2017
Ce document est lié à :
info:eu-repo/semantics/reference/issn/1278-3366
Ce document est lié à :
https://hdl.handle.net/20.500.13089/f362
Ce document est lié à :
https://doi.org/10.4000/cybergeo.27932
info:eu-repo/semantics/openAccess , https://creativecommons.org/licenses/by/4.0/
Sébastien Munafò, « Forme urbaine et mobilités de loisirs : l’« effet barbecue » sur le grill », Cybergeo : revue européenne de géographie / European journal of geography
Plusieurs recherches ont pointé le phénomène selon lequel les habitants des centres-villes, à revenu identique, ont une plus grande propension à se déplacer pour leurs loisirs que les habitants du périurbain. Pour expliquer ces comportements, l’hypothèse de « l’effet barbecue » est avancée. Elle suggère que les urbains centraux fuiraient des environnements résidentiels denses peu propices à la détente alors que les périurbains auraient, eux, davantage la possibilité de profiter de leur temps libre dans leur cadre de vie, par exemple autour d’un barbecue dans leur jardin. En raison du poids énergétique très important des mobilités de loisirs concernées, cet effet inviterait à remettre profondément en cause les vertus attribuées jusqu’ici à la ville compacte en matière de mobilité.Cet article teste cette hypothèse sur les cas de Genève et Zurich. Les données quantitatives et qualitatives analysées invitent cependant en fin de compte à infirmer cette hypothèse. Si la mobilité occasionnelle des urbains centraux est, en effet, effectivement très élevée, et souvent largement oubliée et sous-estimée, elle ne se réalise pas uniquement pour des loisirs liés à la nature et ne relève pas de l’idée de fuite. En outre son impact énergétique n’est pas suffisamment lourd pour réellement inverser les contrastes existants entre forme compacte et périurbaine en matière de mobilité durable.