2005
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https://hdl.handle.net/20.500.13089/f562
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https://doi.org/10.4000/developpementdurable.102
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Séverine Frère et al., « Les pollutions atmosphériques urbaines de proximité à l’heure du Développement Durable », Développement durable et territoires
Les pollutions atmosphériques de proximité liées au tissu urbain dense sont l’objet de nuisances ressenties et dénoncées par les citadins. Historiquement, l’histoire des odeurs délétères en ville est associée aux activités industrielles. Or les politiques municipales, très attentives au moment de l’hygiènisme à l’encadrement des pollutions industrielles, se sont détournées de la question de la pollution atmosphérique urbaine confiée, pour être mesurée et surveillée, à des réseaux de surveillance. La mesure de ces pollutions invisibles et nocives est restée largement cantonnée dans la sphère technique jusqu’à ces dernières années où, progressivement, la pollution atmosphérique est devenue un objet politique. Malgré la récurrence dans le temps du phénomène de pollution urbaine de proximité, et l’importance croissante des plaintes des habitants que cela génère, les réponses institutionnelles n’ont pas encore été complètement formalisées jusqu’à présent pour définir un mode de traitement et des réponses à apporter. Un suivi des plaintes, réalisé à Paris et dans la région Nord-Pas-de-Calais, sur le territoire de l’Artois, le montre bien. La prise en compte et le traitement des nuisances dues aux pollutions urbaines de proximité sont encore difficiles et nécessitent du temps pour être reconnues, comme le montre l’exemple de la commune de Drocourt. En outre, ces nuisances sont encore difficilement évaluables et quantifiables et les réponses qui s’esquissent répondent peu au principe de Développement Durable et s’appuient davantage sur une logique de remédiation, bien plus que de précaution. La question des nuisances environnementales et les plaintes qu’elles génèrent ont un caractère ambigu : entre santé et qualité de vie, entre industrie et urbanité, entre nuisance et toxicité, entre gêne et pollution de proximité. Leur ambiguïté permet d’interroger la gestion municipale des nuisances et de la pollution atmosphérique dans le cadre d’une gestion de proximité, au plus près des citoyens, selon les impératifs du Développement Durable.