2019
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https://hdl.handle.net/20.500.13089/f578
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https://doi.org/10.4000/developpementdurable.14946
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Lionel Charles et al., « Société du risque, environnement et potentialisation des menaces : un défi pour les sciences sociales », Développement durable et territoires
La distinction entre risque et menace permet de repenser les difficultés françaises face aux changements contemporains qu’ils soient environnementaux, économiques ou sociétaux. Confrontée à ce que Ulrich Beck a nommé société du risque, la société française n’a pas su rompre avec son héritage anthropocentrique et adopter une vision dynamique qui fasse écho à la plasticité du vivant et à la complexification née de l’extension des enjeux collectifs et environnementaux. En raison de la prégnance de sa tradition de rationalité discursive et formelle, l’irruption massive du réel née des processus d’accélération, de fluidification et de globalisation est vécue sur le mode de la vulnérabilité. Faute de pragmatisme et d’ouverture à l’imprévisible, elle éprouve l’effraction à sa préemption de certitude et son affirmation de maîtrise comme menace.L’absence de réflexivité, d’innovation, la tyrannie de l’urgence et de l’émotion se traduisent par l’amplification de ces menaces et des peurs, l’activation de discours sécuritaires dont se nourrissent les médias, qui, au lieu de mobiliser les énergies, les paralysent en amplifiant la sidération. Ce sont ces processus que nous nous proposons d’analyser au prisme de la question environnementale et de leurs implications pour les sciences sociales et leur déploiement.