2020
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https://hdl.handle.net/20.500.13089/f579
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https://doi.org/10.4000/developpementdurable.17428
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Nicolas Postel et al., « La RSE : nouvelle forme de dé-marchandisation du monde ? », Développement durable et territoires
Le mouvement dit de « RSE » entend concilier l’actuel mode d’accumulation à dominante financière avec certaines exigences sociales et environnementales. Or, ce mouvement s’inscrit assez bien dans l’analyse historique et institutionnaliste que Karl Polanyi a faite des limites de la marchandisation du monde. En effet, ce mouvement consiste à revenir sur la trop forte marchandisation du rapport à la nature et au travail qu’aurait entraîné le développement d’un capitalisme financiarisé. En réaction, ce mouvement mobilise l’engagement volontaire des entreprises pour bâtir une nouvelle « grande transformation », c’est-à-dire une forme inédite d’articulation entre le juste et l’efficace visant à assurer la viabilité du capitalisme. Cela revient à élargir l’engagement économique à autre chose que la simple maximisation des intérêts individuels de court terme. Cet article vise à exploiter cette proximité entre le mouvement de la RSE et l’analyse polanyienne de la marchandisation, proximité selon nous fructueuse et qui n’a jamais fait l’objet d’une analyse systématique. L’enjeu est de déterminer dans quelle mesure la RSE constitue aujourd’hui une réponse pertinente à la nécessaire gestion collective de la fiction que constitue la marchandisation apparente de la monnaie, de la terre et du travail.