La lucarne et le balcon

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2013

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  • 20.500.13089/faib
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Double Jeu

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pouvoir (concept de)

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David Vasse, « La lucarne et le balcon », Double Jeu


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Nanni Moretti demeure aujourd’hui le seul cinéaste italien à ressentir autant le besoin d’interroger la notion de responsabilité individuelle dans un pays si souvent en proie au formatage idéologique et au conformisme paternaliste. Depuis 1994, année de l’accession au pouvoir de Silvio Berlusconi, son cinéma n’a eu pour but essentiel que de lutter contre ce que ce dernier incarne et véhicule : l’autocratie, la vulgarité anticonstitutionnelle et l’imagerie promotionnelle de son pouvoir. Mais cette lutte n’est pas à entendre dans une logique de riposte platement militante et hargneuse, mais selon une morale d’artiste et de citoyen lucide, attaché à réintroduire, par le biais de la comédie, un rapport au monde parfaitement tangible, où il s’agit littéralement de donner corps à une forme de résistance qui passe par la reconquête de ce que le régime berlusconien tend à anesthésier : une conscience, un regard, une manière toute physique de renouer contact avec le réel. Au milieu des années 2000, Moretti analyse l’état de déliquescence du pouvoir italien à travers deux films – Le Caïman (2006) et Habemus Papam (2011) – qui sont à lire comme des fables sur l’angoisse, voire la terreur, de l’homme trop ordinaire pour se figurer l’ampleur des enjeux de pouvoir, ou pire prêter figure à ses enjeux.

Nanni Moretti remains the only Italian film-maker today to really feel the necessity to question the notion of individual responsibility in a country which is so often prey to formatted ideology and paternalistic conformism. Since 1994, when Silvio Berlusconi came to power, Moretti’s main goal in his films has been to fight what the leader represents and conveys: autocracy, anti-constitutional vulgarity and the use of images to promote his power. But this fight is not to be taken as a merely militant and fractious response but one that comes from the ethics of a clear-minded artist and citizen bent on reintroducing through comedy a palpable relationship with society, in which the idea is literally to give shape to a form of resistance by restoring what the Berlusconian regime tends to anesthetize: an awareness, a way of looking, and a completely physical way of re-establishing contact with reality. At the beginning of the 21st century, Moretti analyses the collapse of Italian power through two movies – Le Caïman (2006) and Habemus Papam (2011) – which must be read as moral tales on the anguish, the terror even, of a man too ordinary to realise the scale of the issues of power at stake, let alone embody them.

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