2018
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https://doi.org/10.4000/droitcultures.4489
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Jean-Pierre Poly, « Les fantômes des Balkans. Étrangers de l’intérieur et identité européenne », Droit et Cultures
L’Union européenne, dans son projet constitutionnel, avait renoncé à l’idée de faire du christianisme le fondement d’une identité commune. Justifiaient ce choix non seulement la distinction au sein de la religion chrétienne de formes divergentes, mais aussi la présence, dans la longue histoire de l’Europe, d’autres religions, quand bien même minoritaires dans cette partie du monde. Parmi elles l’islam : « les tragiques évènements de Bosnie font découvrir au grand public l’existence, aux portes de l’Europe occidentale, d’une population musulmane de langue slave issue d’un passé mal cerné et d’un processus religieux quasi inconnu : le passé est celui de la Roumélie ottomane ; le processus celui de l’islamisation de certains peuples balkaniques entre la fin du Moyen Âge et le début de l’époque contemporaine ». D’où vient l’islam européen, qu’il soit slave, albanais ou türk, lorsqu’il est plus ancien que les immigrations récentes ? La réponse paraît évidente : de l’empire ottoman, lorsqu’Istanbul remplaça Constantinople, soit que l’islamisation ait résulté du transport de colons depuis l’Anatolie, soit que les populations autochtones se soient converties à la nouvelle religion d’État. Mais comment a pu s’opérer cette conversion ? Ce sont ses précédents qui sont ici étudiés, l’existence dans les Balkans depuis le Moyen Âge d’une foi que ses fidèles disaient chrétienne, et même « vraie chrétienne », mais que les clercs de ce temps stigmatisaient comme manichéenne. Le rapport entre cette foi, dans ses divers rassemblements, et l’islam européen a été discuté. L’étude tente de présenter un certain nombre d’éléments pour le débat. Au-delà, restera à se demander ce qui fait l’unité des sociétés humaines ou leur division : car la balkanisation, en dépit du terme, n’est pas propre aux Balkans.