2012
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Georges Letissier, « La hantise du rien comme envers de l’H/histoire chez Graham Swift : Waterland et Ever After », Études britanniques contemporaines
Chez Swift, l’Histoire a vocation à dissimuler la vacuité, le rien de la réalité. À travers cette fonction dramatique, visant à occulter l’atonie néantisante du réel. L’histoire, entendue comme récit fictif ou historiographie, se fait volontiers histrionique. Elle conjure l’angoisse du vide, du néant, du rien.Waterland et Ever After, les deux romans les plus historiographiques de Swift sont aussi ceux qui témoignent, avec une acuité comparable, d’une même obsession du rien. L’écriture tire son impulsion première de la dynamique du manque. Elle est portée par le désir de combler le rien, qui sans cesse fait retour dans la prose swiftienne. Le besoin de l’histoire racontée, ou à raconter, relève du pulsionnel. Précisément, la psychanalyse lacanienne montre que l’objet de la pulsion ne saurait être assimilé à un objet concret, mais doit être conçu comme étant de l’ordre du creux, du vide, du non représentable. Le « rien » à côté de la voix et du regard est d’ailleurs l’un des objets a imaginaires privilégiés.