« Quelques plumes de perroquet » : l’épreuve de la lecture et de la sur-écriture, de Flaubert’s Parrot à « Knowing French » de Julian Barnes

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2010

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  • 20.500.13089/fe53
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Pascale Tollance, « « Quelques plumes de perroquet » : l’épreuve de la lecture et de la sur-écriture, de Flaubert’s Parrot à « Knowing French » de Julian Barnes », Études britanniques contemporaines


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Résumé Fr En

« Knowing French » se présente comme une correspondance à sens unique. Les onze lettres qui composent la nouvelle sont adressées à un auteur dénommé Julian Barnes et signées par une lectrice qui vient de terminer Flaubert’s Parrot et décide de partager ses impressions avec l’auteur. Lectrice excentrique et indisciplinée, Sylvia digresse et divague plus que ne le faisait encore Geoffrey Braithwaite dans le fameux Perroquet et prolonge les interrogations soulevées par l’étrange essai biographique sur Flaubert. Preuve est faite une fois de plus que celui qui écrit est toujours ramené à lui-même par le sujet qu’il élit. En l’occurrence, la lecture met le texte premier à rude épreuve et ne laisse au final que quelques plumes d’un perroquet par lequel se signait déjà une approche pour le moins personnelle et fantaisiste de l’exercice biographique. La finalité même du texte se fait incertaine : à travers le processus de prélèvement et de découpage, d’amenuisement progressif puis de disparition, que la nouvelle met en scène, il semble que l’auteur accomplisse de façon anticipée le deuil de son œuvre. Celui qui fait taire sa propre voix pour ne laisser résonner que celle de sa correspondante n’est plus qu’une présence fantomatique, un témoin muet de la lecture qui est faite de lui-même. En même temps, la perte est surmontée de façon allègre et joyeuse à travers les divagations du personnage haut en couleur qu’est Sylvia. La nouvelle se veut aussi célébration d’une écriture que l’on peut envisager moins comme « métatexte », écriture « sur », qu’écriture « avec ». De l’essai reste alors surtout le besoin de partager une lecture, de mettre en mots les effets d’une rencontre qui peut donner naissance aux formes les plus imprévisibles.

‘Knowing French’ presents us with a one-way correspondence. The eleven letters which make up the story are addressed to an author called Julian Barnes and are signed by a reader who has just finished Flaubert’s Parrot and decides to share her impressions with the author. Sylvia is an eccentric and wayward reader who has an even greater tendency to digress and ramble than Geoffrey Braithwaite in Flaubert’s Parrot. The story brings up the questions raised by the strange biographical essay on Flaubert and is another illustration of the fact that talking about someone else only brings you back to yourself. Being read turns out to be a drastically selective process at the end of which only a few feathers are left of a parrot which already embodied a rather personal and reduced approach of the biographer’s exercise. The aim of the text proves uncertain: through the fantasy of being taken apart and gradually diminished before final extinction, the author can be considered to accomplish a form of premature mourning of his own work. As he silences his own voice to make room for the sole voice of his correspondent, he turns himself into a ghostly presence, a mute witness of the reading of his work. At the same time, the loss is overcome in a joyful and light-hearted manner through the colourful character of Sylvia and her ramblings. The story also celebrates an act of writing which ceases to define itself simply as ‘metatext’ or writing ‘on’ and presents itself more openly as a way of writing ‘with’. What remains of the essay is then primarily the urge to share and put into words the effects of an encounter which can beget the most unpredictable forms.

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