2017
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Suzanne Bray, « ‘Continually Walking a Tightrope’: Edith Pargeter’s Literary Crusade for Czechoslovakia », Études britanniques contemporaines
Edith Pargeter (alias Ellis Peters) entendit parler de la Tchécoslovaquie pour la première fois à l’époque de la crise de Munich durant laquelle elle eut le sentiment que la Grande Bretagne avait trahi ce pays. Pendant la Seconde Guerre mondiale, elle rencontra des militaires tchécoslovaques et se rendit dans le pays en 1947 dans le cadre de l’université d’été de l’Association éducative des ouvriers. Cette visite fut décisive pour Pargeter qui tomba sous le charme de la Tchécoslovaquie. Elle développa également des liens d’amitié avec plusieurs figures littéraires du Syndicat des écrivains et tous étaient optimistes quant à l’avenir de leur pays après leur libération du cauchemar de l’occupation nazie. Cet optimisme fut de courte durée car les communistes arrivèrent au pouvoir un an plus tard et le Rideau de Fer devint une réalité. Le seul moyen de Pargeter pour aider ses amis tchécoslovaques était la littérature ou plus précisément l’acte d’écriture, qui devint une arme de la Guerre Froide. Avant tout, eElle apprit le Tchèque et commença à traduire des classiques de la littérature tchèque en Anglais, ce qui lui permettait de fournir un « lien avec l’Ouest » à ses amis et d’entretenir l’intérêt pour ce pays dans le monde anglophone. Un récit de voyage The Coast of Bohemia (1950) visa également à combattre la méconnaissance de ce pays et à encourager les Britanniques à le visiter. De manière plus discrète, Parteger traduit et écrivit également des introductions critiques à des textes plus controversés tels que le Report on my Husband de Josefa Slanska, texte traitant des arrestations arbitraires et des procès publiques du début des années 1950. Elle n’oubliait jamais qu’elle « marchait sur une corde raide afin d’éviter de causer du tort à des personnes qu’elle voulait uniquement aider ». Ce sont cependant les deux romans de Parteger se déroulant en Tchécoslovaquie, The Fair Young Phoenix (1948) et The Piper on the Mountain (1966) qui fournissent le meilleur exemple de la corde raide sur laquelle leur auteure marchait car ils ont deux niveaux de lecture. À première vue, The Fair Young Phoenix est une histoire d’amour et The Piper on the Mountain est un roman policier à l’ambiance légère. Mais tous deux sont en réalité une présentation sérieuse de moments clés de l’histoire tchécoslovaque. Le premier capture le moment furtif entre la libération des griffes des Nazis et l’arrivée des communistes en 1948, dépeignant la promesse d’un avenir radieux et libre pour la Tchécoslovaquie. Le phénix est « la Tchécoslovaquie elle-même, émergeant des cendres », avant d’être repoussée dans le brasier. The Piper on the Mountain d’un autre côté se déroule durant la période menant au Printemps de Prague en 1968, lorsque la population commit l’erreur de se montrer optimiste quant à son avenir immédiat. Le roman joue et retourne les clichés de la littérature de la Guerre Froide, montrant que les Britanniques ne sont pas toujours irréprochables et présentant les Tchécoslovaques comme des individus courtois, artistes et pacifiques dont l’unique désir est d’être laissés en paix pour gérer leurs propres affaires sans ingérence extérieure et de prendre leur place légitime comme une nation libre dans la société mondiale.