2018
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Pascale Tollance, « Gone up in Smoke: (Un)making the Landscape in Graham Swift’s Wish You Were Here », Études britanniques contemporaines
Cet article se penche sur la trajectoire qui se dessine dans l’œuvre de Graham Swift entre Waterland et son paysage mémorable, et Wish You Were Here, où l’on voit au contraire le paysage se défaire dans le carré gris d’une fenêtre qui se remplit de fumée. Prenant pour point de départ l’essai de Jean-Luc Nancy intitulé « Paysage avec dépaysement », l’analyse retient la proposition du philosophe selon laquelle il faut penser le paysage en lien avec le pays: ce qui définit un « pays » tout comme ce qui fait « un paysage » implique une « tenue », une « pertinence » ou une « résonance » et en même temps se fonde sur une distance. Si, dans les deux romans, le lien avec le pays revêt une dimension vitale, l’ancien paysan ne dispose pas des mêmes moyens que le professeur d’histoire pour répondre à l’arrachement traumatique qu’il a subi. Waterland donne au pays magique des Fens « la puissance d’un personnage », selon la formule de son auteur; Wish You Were Here décrit une terre, qui une fois transformée en vaste bûcher, abandonnée et vendue, menace de n’être plus qu’une étendue neutre, vide de toute présence. Si l’on suit Nancy, ce qui disparaît ici avec la dissolution du paysage n’est pas moins que « la possibilité d’un avoir-lieu de sens ».