2019
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https://doi.org/10.4000/ebc.7337
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Pascale Tollance, « ‘The magical, the perfect politics of nakedness’: Wandering Bare across Social and Narrative Boundaries in Graham Swift’s Mothering Sunday », Études britanniques contemporaines
Au-delà de la plaisante réécriture du conte de fées qu’il constitue, Mothering Sunday offre à Swift l’occasion de nouer plus intimement que jamais politique et esthétique, comme le signale explicitement la scène clé autour de laquelle cette longue nouvelle ou ce court roman s’étire. Festin carnavalesque, le récit opère un renversement bakhtinien qui fait triompher la servante — et future écrivaine — aux dépens du maître, appelé à disparaître. Hormis cette inversion, c’est la remise en cause de toute forme de hiérarchie qui est ici à l’œuvre comme le signalent les modalités narratives du roman, sa temporalité et les jeux sur la langue qui président à sa composition. L’écriture est la « vraie aventure » : Mothering Sunday s’impose comme « romance » à tous les sens possibles du terme à travers un univers fluide où expériences amoureuse et esthétique ne font qu’un. La nudité revêt ici une importance essentielle : en même temps qu’elle redéfinit les rapports entre les personnages, elle exprime la condition même de celle qui est d’ores et déjà vouée l’écriture. Orpheline, Jane Fairchild est comme une page blanche (« a white sheet ») qu’il ne s’agit pas tant de remplir que de préserver comme espace de liberté et de potentialité où tout est toujours à la fois déjà écrit et encore à écrire.