Le dépouillement ou l’épreuve de l’étrange dans Field Study de Rachel Seiffert

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2007

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  • 20.500.13089/feb2
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Pascale Tollance, « Le dépouillement ou l’épreuve de l’étrange dans Field Study de Rachel Seiffert », Études britanniques contemporaines


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Résumé Fr En

Dans ce deuxième ouvrage, recueil de onze nouvelles, Seiffert décline de page en page la rencontre avec l’étrange et l’inconnu, qu’il vienne d’ailleurs et de nulle part, ou qu’il soit proche et intime. Mais dans tous ces face-à-face, l’étrange est également le fait d’une écriture intensément dépouillée qui creuse les écarts et dénude les choses afin de les montrer autres. L’étranger dans les nouvelles est d’abord ce texte qui, quoique simple et lisse, se met en avant comme texte tout en aspirant à l’impersonnalité et au silence de l’image photographique ou filmique. Comme les personnages, le lecteur est amené à faire l’expérience de la distance et de l’écart. Comme eux aussi, il est invité à un rapport aux choses qui se voudrait plus direct et plus intense. L’épreuve de l’étrange est épreuve de la résistance et de l’opacité d’un monde qu’on ne saurait s’approprier, de la limite que rencontre le désir de se connaître ou de se comprendre. C’est aussi la recherche d’un autre regard et d’un autre langage, la quête dans l’être-là des choses et dans la matérialité des mots d’un silence grâce auquel ils ne sont jamais clos sur eux-mêmes. L’étrange est alors l’inconnue qui ouvre l’espace du possible, l’inconnue qui donne à la langue intensément concrète de Seiffert sa dimension poétique.

Seiffert’s second book, a collection of eleven short stories, presents us page after page with characters coming face to face with the strange and the unknown, whether it comes from elsewhere, from nowhere, or whether it lives right there. But throughout these encounters, the strange is also the product of a terse and spare prose which strips things away to reveal their otherness. The main stranger here is the text itself, which, despite its apparent simplicity and smoothness, stands out as text whilst trying to achieve the impersonality and silence of photography or film. Like the characters, the reader is made to experience distance and separation. Like them, he is also given a chance to have a more uncluttered access to things. Experiencing strangeness means experiencing the resistance and opacity of a world that cannot be appropriated and the limit of one’s desire to know and understand oneself and others. It also means looking at things and words differently and finding in their materiality a silence through which they are never just themselves. The strange is then the unknown which makes things possible, the unknown which gives Seiffert’s intensely concrete language its poetic quality.

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