Les films réalisés en coopération avec les Forces japonaises d’autodéfense. Une forme de propagande indirecte dans un monde multicentrique

Résumé Fr Ja En

Une des évolutions les plus marquantes du cinéma japonais récent est la proportion croissante de films réalisés avec la coopération des Forces japonaises d’autodéfense. Les différents auteurs qui ont travaillé sur ce sujet insistent généralement sur la « passivité » des FJA dans le processus de production. Dans le présent article, nous insistons au contraire sur la part d’activisme et de propagande qui caractérise la relation entre le cinéma japonais et le ministère de la Défense. Cette nouvelle forme d’activisme doit être comprise comme le fruit d’un monde multicentrique et de la nouvelle proximité entre des acteurs sociaux jadis séparés : un terrain particulièrement propice aux opérations idéologiques « voilées ».

本論は、社会学者のジェムス・バークが提示した「多中心的世界（multicentric world）」という概念の視点から近年顕在化している「自衛隊協力映画」の本質を捉え直すことを主な目的としている。従来の研究は防衛省と映画産業の協力関係を「相互依存」として捉えており、軍側の関与の仕方を「消極的」なものとして考えてきた。ところが、「多中心的世界」における軍事組織の立場は利益団体に等しく、政府の政策および世論に影響を及ぼすのに多大な労力を惜しまない。自衛隊協力映画もこうした活動の一環として捉えるべく、映画に対する自衛隊のプロパガンダ活動はこれまで指摘されてきたよりも遥かに積極的な側面を持っている。

One of the major features of recent Japanese cinema has been the growing number of films produced with the help of the Ministry of Defense. Academics who have addressed the issue tend to characterize the relationship between the military and producers as one of mutual dependence, stressing the overall “passivity” of the Japanese Self-Defense Forces in the creation process. Though accurate at a formal level, this argument does not fully explain the influence the JSDF has exerted over the film industry in recent years. Drawing on the concept of “multicentric world” theorized by sociologist James Burk, we argue in this article that the JSDF are, on the contrary, fully active and that their relationship with cinema has more to do with “veiled propaganda” than mere collaboration.