« Qui ne dit mot consent – qui consent ne dit mot »

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2010

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  • 20.500.13089/flz0
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Bruno Lautier, « « Qui ne dit mot consent – qui consent ne dit mot » », Économie et Institutions


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Cet article examine les usages massifs faits du mot « consensus » dans le champ du développement depuis le « consensus de Washington » (consensus de Beijing, Copenhague, Monterrey etc.). Après avoir rappelé la longue histoire de cette notion dans les traditions philosophique et sociologique, et la variété de ses usages dans les sciences sociales (particulièrement en psychologie sociale), il montre la place prise récemment par les théories du « consensus building ». Ces théories ont été présentées comme une alternative aux règles de fonctionnement des assemblées (les Robert’s Rules), par une organisation liée au MIT et à l’Université de Harvard (le Consensus Building Institute). Dans un premier temps, le CBI a développé sa technique de prise de décision consensuelle à propos de questions touchant aux équipements collectifs ou à l’environnement. Puis, dès le début des années 2000, il est intervenu dans le domaine du développement, et a fortement influencé les institutions de l’ONU, les banques de développement et diverses agences.Les consensus sont de nature très diverse. Mais, dans tous les cas, l’appel au consensus joue la même fonction politique : rendre illégitime tout débat et interdire toute parole discordante. Présenté comme l’héritier de « l’accord » aristotélicien, le consensus est la négation de la démocratie.

This article examines the overwhelming uses of the word “consensus” in the field of development, starting from the “Washington Consensus” (the Beijing Consensus, the Copenhagen Consensus, the Monterrey Consensus, etc.). After having called to mind the long history of this notion in both philosophical and sociological traditions, and the diversity of its uses in social sciences (particularly in Social psychology), it shows how the “consensus building” theories came to expand recently. These theories have been presented by an organization connected to the MIT and Harvard University (the Consensus Building Institute) as an alternative to the operating mechanisms of assemblies (the Robert’s Rules). First of all, the CBI developed its consensus decision-making technique concerning issues related to collective facilities or the environment. Later, from the beginning of the 2000’s, it became involved in development issues, and had a strong influence on UN institutions, Development banks and various agencies. Consensus may be of various natures. However, in all cases, the call to consensus happens to play the same political function: to turn any debate illegitimate, and to silence any conflicting voice. Described as the heir of the Aristotelian “agreement”, consensus turns out to operate as the negation of democracy.

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