2023
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https://hdl.handle.net/20.500.13089/12df3
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https://doi.org/10.4000/12df3
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Benjamin Lellouch, « Qu’est-ce qu’un Turc ? (Égypte, Syrie, xvie siècle) », European journal of Turkish studies
L’article étudie les occurrences du mot « Turc » dans les sources arabes et turques, tout particulièrement les chroniques, écrites en Égypte et en Syrie ottomanes au xvie siècle. Il examine ce qu’elles définissent comme « turc » : les individus portant le nom « Le Turc », les réalités « turques » ou relevant des « Turcs », les qualités morales des « Turcs ». Puis il se penche sur les termes dont le contexte montre qu’ils désignent des groupes distincts des « Turcs », ou qu’au contraire ils se confondent avec ces derniers. Il en ressort que le « Turc » est un non-« Arabe », militaire ou plus généralement membre de la gent d’État (askeri), donc un Ottoman, même si « Turc » est beaucoup plus rare que « Roum ». Le mot a un accent élitaire, alors que comme on le sait, il désigne avant tout un rustre en Anatolie et dans les Balkans ; cette opposition n’est pas surprenante si l’on songe que déjà au Moyen-Âge les usages du terme étaient soit spécifiques, soit génériques, et les représentations des « Turcs » largement contradictoires. Des références comparatives à Alger et au Yémen laissent penser que la distinction d’avec les « Arabes » fut déterminante dans la construction de l’identité « turque » dans les provinces arabes de l’Empire ottoman.