Bussy-Rabutin et la Grande Mademoiselle : la noblesse entre amateurisme et expertise

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La noblesse est-elle vouée à l’amateurisme ? Ne pouvant revendiquer sans déroger à leur rang une activité de littérateurs professionnels, les aristocrates du XVIIe siècle qualifient souvent leurs écrits de bagatelles, suggérant que ce qu’ils produisent sont des textes d’une valeur médiocre, affirmant la négligence de leur style et la valeur de passe-temps d’une production née de l’oisiveté ou de la circonstance. Pourtant, la noblesse écrit beaucoup. Prenant l’exemple de deux polygraphes de haut rang – la Grande Mademoiselle et Bussy-Rabutin –, cet article interroge la frontière entre la revendication de l’amateurisme et le développement d’une expertise fine de l’écriture, entre la disparité d’une production et sa cohérence, entre la collectivité mondaine de l’écrit et l’insertion de figures auctoriales dans un réseau lettré.

Are members of the nobility destined to be amateurs? Aristocrats of the 17th century could not claim to be professional people of letters as it would have undermined their social status. They often referred to their works as bagatelles, suggesting that the texts they wrote were of mediocre quality, presenting their style as negligent and their output simply as a hobby born out of idleness and circumstance. However, the noble class’ literary output was extensive. This article takes as an example two high-ranking polygraphs, La Grande Mademoiselle and Bussy-Rabutin, and questions the boundaries between claims of amateurism and the development of a fine writing expertise, between the disparity of literary production and its consistency, between works produced by high-society communities and the introduction of authorial figures into literary networks.