2011
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Gilles Bertheau, « Representing Charles I’s Death in some Mazarinades: The Limits of the Aristotelian Tragic Model », Études Épistémè
Cet article vise à étudier comment la mort du roi Charles Ier a été représentée dans quelques Mazarinades publiées en 1649, au moment de la Fronde. Les auteurs anonymes de ces pamphlets, horrifiés par l’événement inouï qu’a constitué l’exécution d’un roi légitime régnant, cherchent à mettre en garde leurs compatriotes contre les dangers mortels de la guerre civile en recourant à la métaphore tragique. Cependant, s’il est possible de repérer dans ces textes les éléments essentiels d’une Poétique d’Aristote que les dramaturges français remettaient au goût du jour, il convient de prêter attention au glissement de sens que ces notions (« muthos », « catharsis », « pathos », catastrophe) subissent sous la plume des pamphlétaires. On constate assez vite que le sens poétique premier qui est le leur tend à prendre un sens politique ou naturel, un sens plus moderne. C’est que ces notions aristotéliciennes ne suffisent plus à rendre compte de cet impensable régicide. La comparaison récurrente de Charles Ier avec le Christ y est bien entendu pour quelque chose : c’est elle qui rend le concept de tragédie aristotélicienne inopérant pour décrire ce que beaucoup considéraient à l’époque comme un déicide, et plus encore pour en faire sens.