Fontenelle : jouer et philosopher

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2021

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  • 20.500.13089/ft2a
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Christophe Martin, « Fontenelle : jouer et philosopher », Études Épistémè


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Résumé Fr En

Comme interlocuteur de Leibniz, comme lecteur assidu (et sourdement polémique) de Pascal, et comme lointain héritier d’Épicure, Fontenelle a toutes les raisons de ne pas méconnaître l’importance morale et philosophique du jeu. De fait, la pensée de Fontenelle rencontre la question du jeu selon diverses modalités. En un sens littéral, Fontenelle aborde le jeu comme objet de réflexion mathématique et philosophique, en particulier à l’occasion de son Éloge de M. de Montmort, ce dernier s’étant employé à appliquer l’arithmétique moderne à l’analyse des jeux de hasard. Si les remarques de Fontenelle peuvent sembler relativement périphériques dans son œuvre, l’analyse qu’il propose de « l’esprit du jeu » ouvre en réalité à des enjeux centraux de sa pratique philosophique. Entendu comme paradigme, le jeu est en effet, pour Fontenelle, l’emblème d’une philosophie accordant une place essentielle à l’enjouement et au badinage. Il est aussi le paradigme d’une certaine idée du bonheur que Fontenelle lie explicitement à la pratique du calcul dans le jeu de hasard : car « la sagesse doit toujours avoir les jetons à la main ». Enfin, la conception fontenellienne de l’univers ainsi que sa cosmologie laissent discerner l’idée d’un ludisme universel à l’œuvre dans la nature, en rupture avec la conception providentialiste d’un grand dessein caché et d’un ordre éternel.

As Leibniz’s interlocutor, as an assiduous (and quietly polemic) reader of Pascal, and as a distant follower of Epicurus, Fontenelle had every reason not to ignore the moral and philosophical importance of gambling. In fact, Fontenelle’s thought meets the question of gambling in various ways. In a literal sense, Fontenelle approaches the game as an object of mathematical and philosophical reflection, in particular in his “Éloge de Montmort”, the latter having endeavored to apply modern arithmetic to the analysis of games of chance. While Fontenelle’s remarks may seem relatively peripheral in his work, the analysis he offers of “the spirit of the game” opens up key issues of his philosophical practice. Understood as a paradigm, gambling is indeed, for Fontenelle, the emblem of a philosophy that gives an essential role to playfulness and banter. It is also the paradigm of a certain idea of happiness that Fontenelle explicitly links to the practice of calculation in the game of chance: because “wisdom must always have the tokens in hand”. Finally, the Fontenellian conception of the universe as well as its cosmology allow us to discern the idea of a universal playfulness at work in nature, breaking with the providentialist conception of a great hidden agenda and an eternal order.

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