2021
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Gilles Bertheau, « The Revells of Christendome (1609) ou le dessous diplomatique des cartes », Études Épistémè
Dans l’Europe du début du XVIIe siècle, encore agitée et meurtrie par les déchirements religieux issus des Réformes protestantes, il n’est pas étonnant de voir un graveur anglais transformer un événement politique international comme la Trêve de Douze Ans en victoire du camp réformé contre le camp catholique. Le recours à la métaphore des jeux de hasard (backgammon, cartes et dés) dans The Revells of Christendome enrichit cependant l’interprétation de cette gravure satirique, qui entre en résonance avec les débats contemporains anglais sur la licité du jeu. L’intervention du hasard, symbolisé par les trois jeux représentés, oblige à interroger la vision de l’histoire qui sous-tend cette image d’origine hollandaise qui connut une riche postérité anglaise. Cette interrogation se retrouve également dans d’autres gravures publiées en Europe au XVIIe siècle, à l’occasion des conflits qui ont opposé des pays engagés dans la Guerre de Trente Ans et dans d’autres guerres plus tardives, où les motifs commerciaux se mêlent aux motifs religieux.