« Un Discours plus plaisant que vraisemblable » : remises en cause de l’harmonie des sphères dans la théorie musicale des XVe et XVIe siècles

Fiche du document

Date

2023

Discipline
Type de document
Périmètre
Langue
Identifiant
  • 20.500.13089/ft45
Relations

Ce document est lié à :
info:eu-repo/semantics/reference/issn/1634-0450

Ce document est lié à :
https://hdl.handle.net/20.500.13089/ft5v

Ce document est lié à :
https://doi.org/10.4000/episteme.16193

Organisation

OpenEdition

Licences

info:eu-repo/semantics/openAccess , https://creativecommons.org/licenses/by-nc-nd/4.0/




Citer ce document

Guillaume Bunel, « « Un Discours plus plaisant que vraisemblable » : remises en cause de l’harmonie des sphères dans la théorie musicale des XVe et XVIe siècles », Études Épistémè


Partage / Export

Résumé Fr En

Si les systèmes antiques de l’harmonie du monde apparaissent incontournables et omniprésents au sein des traités musicaux du Moyen Âge et de la Renaissance, ils contredisent des savoirs établis et enseignés depuis longtemps par l’astronomie ptoléméenne – système des épicycles et excentriques, distances planétaires. En outre, depuis l’Antiquité, l’ordre des sons produits par les planètes, la répartition des intervalles musicaux, l’existence même des sons célestes ont fait l’objet de théories contradictoires. Ces doutes et ces incertitudes ont traversé le Moyen Âge ainsi que la Renaissance.Tentant de réformer cette tradition théorique, Johannes Kepler (Harmonices mundi, 1619), fonde un modèle nouveau de musica mundana, s’appuyant non sur les traditions textuelles transmises par l’Antiquité, mais sur « l’ordre des lois de la nature ». Si le système keplérien ne réussira pas à conférer durablement le statut d’une science à l’harmonie musicale du monde, il permettra de rejeter définitivement les modèles antiques, et clora pour de bon un chapitre de l’histoire des sciences.En nous concentrant sur l’exposé proposé par Heinrich Glarean dans le Dodecachordon (1547), nous tenterons de montrer en quoi cette rupture avec le modèle pythagoricien de l’harmonie des sphères est préparée par la théorie musicale des XVe et XVIe siècles. Nous constaterons que celle-ci révèle une méfiance latente vis-à-vis du modèle classique, et porte les prémices d’une refonte progressive des catégories de pensée qui fondaient l’ordre musical, ainsi que la place de la musique par rapport aux autres arts du quadrivium.

Although Ancient systems of world harmony are ubiquitous in Medieval and Renaissance musical treatises, they seem to contradict long-established systems of knowledge, such as Ptolemaic astronomy (the system of epicycles and eccentrics, and distances between planets). Moreover, since Antiquity, the order of the sounds produced by the planets, the distribution of musical intervals, the very existence of celestial sounds have given rise to contradictory theories. These doubts and uncertainties lasted throughout the Middle Ages and the Renaissance.Johannes Kepler (Harmonices mundi, 1619) sought to reform this theoretical tradition by founding a new model of musica mundana, not based on the textual traditions inherited from the Ancients, but on the ‟order of the laws of nature”. Although the Keplerian system failed to convey the status of a science to the musical harmony of the world, it will definitively succeed in rejecting the Ancient models, and therefore close a chapter in the history of science.By focusing on Heinrich Glarean’s exposition in the Dodecachordon (1547), we will argue that fifteen and sixteen century musical theory precipitated the demise of the Pythagorean model of the harmony of the spheres. We will also note that this theory reveals a latent mistrust of the Classical model, and heralds the progressive recasting of the categories which founded musical thought, as well as the place of music in relation to the other arts of the quadrivium.

document thumbnail

Par les mêmes auteurs

Sur les mêmes sujets

Sur les mêmes disciplines