Une « ceinture » d’espace étatique : le contrôle des Bédouins au début du Mandat Français en Syrie

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2015

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  • 20.500.13089/fwh2
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Idir Ouahes, « Une « ceinture » d’espace étatique : le contrôle des Bédouins au début du Mandat Français en Syrie », L’Espace Politique


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La France prit le pouvoir en Syrie et au Liban en tant que puissance mandataire au nom de la Société des Nations à la suite de la dissolution de l’Empire Ottoman. Un système de contrôle des populations bédouines, nommé « Contrôle Bédouin », fut alors instauré par une branche des services de renseignements. Dans les mandats Britanniques, un système similaire fut mis en place.La lourde surveillance des Bédouins fut accompagnée d’une territorialisation violente des nouvelles frontières post-ottomanes et de la négociation d’accords entre les puissances mandataires. L’imposition forcée de ce nouvel espace étatique conçu par les administrateurs français transforma les habitudes quotidiennes de circulation des bédouins dans les régions environnantes de la Bâdiya  (la steppe désertique) et la ma’mura (zone de culture agraire autour du Grand Désert Syrien).Cet article s’inspire des travaux d’Henri Lefebvre sur l’émergence de « ceintures » d’Etats enserrant l’espace à partir de l’époque moderne. Il s’appuie sur une recherche approfondie dans les archives d’époque afin de donner un aperçu de la structure et de l’activité du « Contrôle Bédouin ». Il analyse également certaines des étapes des négociations avec les Bédouins dans ce nouveau contexte mandataire, partant d’exemples pour montrer la tendance à la territorialisation de l’espace bédouin pendant la première décennie du mandat. Ceci est particulièrement manifeste dans le cas de l’appropriation par les administrateurs français des Bédouins ‘Syriens’ en tant que “nos” nomades, tandis que les nomades établis en Turquie ou en Irak devenaient les “leurs”. Enfin, l’article démontre l’étouffement économique de la vie quotidienne des Bédouins par des moyens tels que l’introduction de tarifs et de contrôles douaniers au bénéfice des puissances mandataires.

This paper examines the territorialisation and control of Bedouin tribes in the first decade of the French Mandate in Syria and Lebanon, from 1920-1930. It uses the conceptual writing of Henri Lefebvre, and his particular emphasis on a « belt » of nation-states that emerged in the modern period. The French took over Syria and Lebanon as a League of Nations mandate power in the aftermath of the disintegration of the Ottoman Empire. A system for controlling the Bedouin nomadic peoples was instituted, under the branch of the intelligence service named the Contrôle Bedouin. In the British mandates, a similar system was instituted. Such in-depth surveillance and control went hand in hand with the violent territorialisation of the new post-Ottoman borders and the negotiation of agreements between mandatory powers. The imposition of this new state space, as conceptualised by French administrators, curbed the experience of traditional Bedouin space in the environmental regions of the Bâdiya (the desert’s steppe) and the ma’mura (the agricultural zone delimiting the Great Syrian Desert). This article examines contemporary archives to outline the structure and activity of the Contrôle Bedouin. It equally considers some of the instances of Bedouin negotiation of this new mandatory reality while providing examples of an overall trend toward territorialisation of Bedouin space in the first decade of the mandate. This is particularly noted in the growing appropriation by French administrators of ‘Syrian’ Bedouins as “our’ nomads as against Turkish or Iraqi based nomads, who were seen as “theirs”. Finally, the article demonstrates the economic strangulation of Bedouin life through the introduction of customs taxes, benefiting both mandatory powers.

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